Livestock Research for Rural Development 24 (11) 2012 Guide for preparation of papers LRRD Newsletter

Citation of this paper

Aptitude laitière de la chèvre du Sahel tchadien: facteurs de variation et influence sur la croissance des jeunes en milieu réel

Mian-Oudanang Koussou et Daniel Bourzat*

Laboratoire de Recherches Vétérinaire et Zootechnique, BP. 433 N'Djamena (Tchad)
koussou59@yahoo.fr
* Laboratoire de Recherches Vétérinaire et Zootechnique, Projet régional de recherche sur les petits ruminants, Cirad

Résumé

La production laitière de 176 chèvres et la croissance de 301 de leurs descendants identifiés et suivis sur une période de 3 années ont été analysées.

La traite a débuté en moyenne 5 semaines après la mise bas. Le début de la traite correspond à la première sortie des jeunes au pâturage. La lactation a duré en moyenne 124±50 jours. Elle était légèrement plus longue chez les femelles élevant les doubles que chez celles nourrissant les simples (130±54 jours contre 123±50 jours). La pression de la traite est irrégulière. Les femelles multipares sont plus sollicitées que les primipares (36±17 litres contre 27±14 litres). La quantité de lait traite par l'éleveur a varié significativement (P<0,01) avec la saison de mise bas (38±19 litres en saison des pluies contre 31±13 litres en saison sèche). Au début d'allaitement (0-30 jours), les gains de poids ont été plus élevés qu'en fin d'allaitement : 97±4 g/j pour les mâles et 82±3 g/j pour les femelles contre 66±4 g/j pour les mâles et 51±3 g/j pour les femelles. Les mâles ont présenté une croissance plus élevée que les femelles quel que soit le stade d'allaitement et la saison de mise bas. Ce suivi montre que la conduite de la traite par l’éleveur est raisonnée en fonction des besoins domestiques et non pas en prévision des besoins des jeunes. La grande variabilité observée au niveau des performances individuelles laisse entrevoir de larges possibilités de sélection. 

Mots clés: chèvre sahélienne, croissance, production laitière, Tchad



Dairy aptitude of Sahalian goat of Chad: factors influencing the raising of kids in the natural environment

Abstract

Milk production of 176 goats and growth of 301 of their descendants, identified and followed over a period of three years are analyzed.

Milking begins on average 5 weeks after parturition. The beginning of Milking is the first release of young grazing. Lactation lasted an average of 124 ± 50 days. It is slightly longer in females raising double that among those eating the simple (130 ± 54 days against 123 ± 50 days). The pressure of Milking is irregular. Multiparous females that are most stressed heifers (36 ± 17 ± 14 liters against 27 liters). The amount of milk treated by the farmer varies significantly (P <0.01) with the season of parturition (38 ± 19litres in the rainy season against 31 ± 13 liters in the dry season). In early lactation (0-30 days), weight gains are higher than in late lactation: 97 ± 4 g / day for males and 82 ± 3 g / d for females against 66 ± 4 g / d for males and 51 ± 3 g / d for females. Males have higher growth than females regardless of the stage of lactation and season of calving. This monitoring shows that the conduct of Milking by the farmer is rational functions in the domestic needs and not in anticipation of the needs of youth. The great variability observed in individual performance suggest large possibilities for selection.

Keywords: growth, Chad, Goat Sahelian, milk production, lactation


Introduction

La production laitière des petits ruminants, notamment celle des chèvres occupe une place de plus en plus importante dans les systèmes d'élevage sahéliens. Lors des périodes de sécheresse, le lait des petits ruminants remplace celui des bovins généralement plus sensibles aux aléas climatiques (Bourzat et Wilson 1989). Moins exigeants que les bovins, les petits ruminants s’adaptent à bien des situations, y compris en zones urbaines et périurbaines, et dans les environnements les plus hostiles (CTA, 2010). Avec l’accroissement de la demande urbaine en denrées alimentaires notamment d’origine animale, les petits ruminants sont appelés à jouer un rôle important en raison de leur rusticité, de leur facilité d’entretien en zone périurbaine voire urbaine, et de leur cycle court (Bouchel et Koussou 1998). Une étude menée à Maradi au Niger a montré que 61% des ménages urbains et 81 % des ménages périurbains pratiquent ce type d’élevage (Ali et al 2003). Le lait des petits ruminants, en plus de contribuer à la satisfaction des besoins en protéines animales des populations rurales et urbaines, constitue une source de revenus pour les producteurs proches des centres de consommation (Missohou et al 2004 ; CTA, 2010). Il paraît important de conduire une étude sur la production laitière des caprins dans le système d'élevage très extensif qui prévaut dans toute la zone sahélienne du Tchad. L’établissement des performances laitières de cette espèce contribue à la mise au point des méthodes d’améliorations adéquates car elles synthétisent à la fois les capacités génétiques de la race et les facteurs environnementaux difficiles (Mekki 2011). La croissance des chevreaux est très liée à la production de leur mère, surtout au début. 

La présente étude a pour objectif de mesurer la production laitière d’un échantillon significatif de chèvres sahéliennes dans leur milieu et la croissance des jeunes chevreaux.  


Matériel et méthodes

Cent soixante seize (176) chèvres et 301 chevreaux  appartenant à 15 troupeaux villageois ont été contrôlés pendant trois années. Les troupeaux étaient répartis dans cinq villages de la périphérie de N’Djaména. Le choix des 176 individus de l'échantillon a été réalisé dans des élevages observatoires du Laboratoire de Recherches Vétérinaires et Zootechniques (LRVZ) de Farcha implantés en zone périurbaine de N’Djaména. La participation des éleveurs repose sur le volontariat. La conduite de l'élevage n'est pas modifiée par les interventions de suivi de la production laitière. Les animaux sont conduits au pâturage tous les jours, selon le système traditionnel et ne bénéficient d’aucun complément alimentaire. Ils passent la nuit ensemble dans un enclos d'épineux ou en plein air pendant la saison sèche. En saison pluvieuse, des cases sont aménagées pour protéger les animaux contre les orages. La traite a lieu le soir et le matin suivant. Plusieurs techniques de contrôle de la tétée (ligature du trayon, enduit de produits répulsifs) ont été mises en œuvre pour réserver un ou deux quartiers à la traite pour les besoins familiaux. La traite est l'affaire des jeunes bergers, bergères ou des femmes. Elle est pratiquée d’une main en utilisant tous les doigts ; l’autre main, permet soit le maintien du membre postérieur, soit le soutien d’un récipient de traite ; dans ce dernier cas le membre postérieur de l’animal est maintenu entre les jambes du trayeur.

Les femelles ont été identifiées en début de lactation par une boucle auriculaire numérotée. Elles ont été contrôlées pendant toute la durée de l'allaitement puis pendant la période de traite jusqu'au tarissement. La périodicité de passage dans les troupeaux a été de sept (7) jours. Au cours de ces visites les paramètres suivants ont été enregistrés :

Les données collectées ont été saisies et traités grâce au logiciel SPSSPC+. Elles ont été soumises à l’analyse de variance pour tester les effets du rang de mise bas, de la prolificité et de la saison sur la durée de la lactation et la production de lait ; du sexe, de la saison de mise bas et de la prolificité sur la croissance des jeunes. Le seuil de signification de 5 % a été fixé. 


Résultats

Début de la traite

La traite a débuté en moyenne 37 jours après la mise bas. Le minimum et le maximum observés ont été respectivement de 4 et 62 jours. Le début de la traite correspond à la première sortie des jeunes au pâturage.

Durée de la lactation

Chez les femelles suivies, la lactation a duré en moyenne 124 jours. Le minimum observé a été de 28 et le maximum de 287 jours. Cette période a varié selon plusieurs facteurs :

Influence du rang de mise bas

La parité n'a pas eu d'effet significatif (P>0,05) sur la durée moyenne de la lactation (Tableau 1).

Influence de la prolificité

La durée de la lactation a été plus longue chez les femelles allaitant deux chevreaux que celles nourrissant un seul produit (Tableau 1). La différence n'est toutefois pas significative (P>0,05). 

Tableau 1 : Effet de la parité, de la prolificité et de la saison sur la durée de la lactation et la production laitière.

Facteur de variation

Durée de la lactation (jours)

Quantités totales traites (litres)

 

N

Moyenne

Erreur standard

N

Moyenne

Erreur standard

Parité

 

 

 

 

 

 

Primipare

29

121a

8

28

27a

3

Multipare

148

125a

4

148

36b

1

Prolificité

 

 

 

 

 

 

Simple

146

123a

4

145

34a

1

Double

31

130a

10

31

37a

4

Saison de mise-bas

 

 

 

 

 

 

Sèche

90

128a

5

89

31B

1

Pluvieuse

87

119a

6

87

38A

2

Les valeurs suivies des lettres distinctes A, B ou a, b sont significativement différentes au seuil respectif de 1 p.100 et 5 p.100 pour un même facteur.

Influence du mois et de la saison de mise bas

Ni la saison ni le mois de mise bas n'ont eu d'influence significative (P>0,05) sur la durée de la lactation. Toutefois, on a observé une lactation plus courte chez les femelles ayant mis bas pendant la saison pluvieuse. 

Aptitude à la traite et facteurs de variation

Sur l’ensemble des femelles contrôlées, le prélèvement total moyen par femelle a été de 34 litres de lait. Les valeurs extrêmes ont été : 8 et 112 litres. Ce prélèvement a varié en fonction de la parité, de la prolificité et de la saison de mise bas.

Influence de la parité

La production de lait a varié de 28 litres chez les primipares à 41 litres chez les multipares de rang 3. Par la suite, on note une stabilisation des quantités prélevées. On constate par ailleurs que très peu de femelles ont été gardées dans les troupeaux au delà du sixième rang de mise bas. La parité a eu un effet hautement significatif (P<0,01) sur les quantités de lait traites (Tableau 1). Les jeunes primipares ont produit moins de lait que les multipares, faut-il y voir une traite raisonnée en fonction de l'âge des chèvres ? Cette hypothèse n'a pas été confirmée par les interviews des éleveurs sur la conduite d'élevage.

Influence de la prolificité

Le nombre de jeunes en allaitement n'a pas eu d’influence significative (P>0,05) sur la quantité moyenne de lait traite par l'éleveur. On observe cependant que les femelles ayant des doubles subissaient une pression de traite toujours supérieure à celles allaitant des simples. Ces observations confirment l'hypothèse du niveau élevé d'extensification de l'élevage caprin au Sahel tchadien.

 Influence de la saison de mise bas

Compte tenu de l'importance de l'alimentation et de l'abreuvement dans la production laitière, la saison de mise bas est l’un des plus importants facteurs de variation. La quantité de lait prélevée par l'éleveur est également fonction de l'apport de lait des autres espèces traites.

Les résultats du Tableau 1 montrent que la saison de mise bas a eu un effet hautement significatif (P<0,01) sur la production laitière. Les productions ont été meilleures pour les mises bas de fin de saison des pluies. 

Croissance des jeunes

Les résultats ont porté d’une part sur les gains moyens quotidiens (GMQ) et d’autre part sur les poids à âge type (PAT).  

Gain moyen quotidien (GMQ) de la naissance à 30 jours

La croissance des jeunes est un bon indicateur de la productivité moyenne d'une population. Elle reflète la valeur laitière de la mère au cours des premières semaines de vie du chevreau et le potentiel de croissance du jeune au cours des premiers mois. Elle est sous la dépendance du sexe et de la saison de naissance du chevreau.

Influence du sexe

Le gain moyen quotidien des caprins entre 0 et 30 jours a été de 97 ± 4 g/j pour les mâles et 82 ± 3 g/j pour les femelles (Tableau 2). La différence n’est pas significative.

Influence de la saison de mise bas

Le GMQ a été très sensible à la saison de naissance des jeunes. En effet la saison conditionne fortement la qualité des pâturages et de l'abreuvement. Le début de la saison des pluies a été favorable à la croissance quel que soit l'âge. 

Tableau 2 : Influence du sexe et de la saison de naissance sur le PAT et le GMQ des chevreaux.

 

Sexe

 

Mâle

Femelle

Poids (kg)

 

Saison

 

Saison

Age (j)

Ensemble

 Sèche

Pluvieuse

Ensemble

 Sèche

Pluvieuse

0

2,4±0,5

2,4±0,7

2,5± 0,6

2,2±0,5

2,1±0,6

2,3±0,7

30

5,3±0,1

5,1A±0,1

5,6B± 0,1

4,8±0,8

4,7±0,1

4,9±0,1

60

7±0,1

6,8±0,2

7,2± 0,2

6,2±0,1

6,2±0,1

6,3±0,2

90

8,3±0,2

7,9A±0,2

8,7B± 0,2

7,2±0,1

6,9A±0,2

7,5B±0,2

120

9,5±0,2

8,9A±0,2

10,1B±0,2

8,4±0,1

8A±0,2

8,9B±0,2

150

10,7±0,2

10,2A±0,3

11,6B±0,3

9,5±0,2

9,3±0,2

9,6±0,3

180

11,7±0,3

11,3A±0,3

12,7B±0,5

10,4±0,2

10,3±0,3

10,9±0,5

210

12,9±0,3

13 ±0,3

12,9±0,6

11,7±0,3

11,9±0,4

11,2±0,6

GMQ (g/j)

 

 

 

 

 

 

0-30 j

97 4

88a ± 5

106b ± 4

82 ± 3

76a  ± 4

89b  ± 4

30-210 j

66 ± 4

57 ± 5

69 ± 5

51 ± 3

42  ± 3

62  ± 4

Les valeurs suivies des lettres distinctes A, B ou a, b sont significativement différentes au seuil respectif de 1 p.100 et 5 p.100 pour un même facteur de variation.

Gain moyen quotidien entre 30 et 210 jours

Il a été de 66 ± 4 g/j pour les individus de sexe mâle et de 51± 3 g/j pour les femelles. Les chevreaux nés en saison pluvieuse ont gardé leur supériorité en matière de croît journalier (Tableau 2). 

Poids à âge type et facteurs de variation

Les poids à âge type caractérisent la croissance d'une population sur un temps donné. Le Tableau 2 montre l'influence du sexe et de la saison de naissance sur les poids à âge type.

De la naissance à 210 jours, les mâles ont gardé un poids supérieur aux femelles. Les mâles plus agressifs bénéficient-ils de plus de lait que les femelles ? Les hormones mâles entraînent-elles une croissance supérieure aux hormones femelles ?

La saison de mise bas n'a pas eu d'effet sur les poids à la naissance quel que soit le sexe. Toutefois les chevreaux nés en saison sèche ont été plus légers que leurs homologues nés en saison pluvieuse. Chez les mâles, la saison de mise bas a affecté significativement les poids à âge type de 30, 90, 120, 150 et 180 jours. Cette source de variation est intervenue significativement chez les femelles sur un poids à un âge type de 90 et 120 jours.  


Discussion

Durée de la lactation

La durée moyenne de la lactation observée de 124 jours est comparable à celle de la chèvre du Sahel malien (Nantoumé et al 2011) ou de la chèvre Nubienne en Egypte (Aboul Ela et al 1988). Elle est supérieure à celle de la chèvre Rousse de Maradi (Haumesser 1975), à celle de la chèvre Boer (Ueckermann et al 1974) ou à celle de la chèvre Afar dans la vallée de l'Awash en Ethiopie (Galal et Getachew 1977) qui ont une durée de la lactation n’excédant pas 90 jours. La durée de la lactation observée chez la chèvre du Sahel tchadien est plus courte comparée à celle rapportée par Ba Diao et al (1994) pour la chèvre Peul du Sénégal, par Suleiman et El Shafei (1984) pour la chèvre Nubienne au Soudan qui est de 147 jours et par Gerbaldi (1978) pour la chèvre nomade du Sahel nigérien qui a une durée de lactation de 134 jours. Il semble que la chèvre du Sahel tchadien a une durée de lactation comparable à celles des populations caprines élevées dans les zones écologiques voisines. Il est toutefois important de noter que les conditions d'exploitation du troupeau et les systèmes de production ne sont pas toujours assez détaillés par les auteurs. 

Aptitude à la production de lait

Les mêmes observations doivent être formulées en ce qui concerne la production laitière (généralement estimée en station à partir de la croissance des chevreaux). Si l'on considère en moyenne une consommation journalière de 500 à 600 g de lait entre 0 et 45 jours par le jeune (d’après les équations de prédiction des chèvres sahéliennes ; Koussou 2000), la production laitière de la chèvre du Sahel tchadien serait supérieure à celle de la chèvre Boer (476 g/jour), de la chèvre Pafuri (350 ml/jour) et de la Nubienne (500 g/jour). Il en est de même de la production laitière de la chèvre du Sahel au Niger (574 ml/jour), de la chèvre Peul du Sénégal (450 ml/jour), de la chèvre Rousse de Maradi (545 ml/jour) et de la chèvre Afar (491 ml/jour). En milieu contrôlé et avec une alimentation améliorée, la chèvre du Sahel burkinabé a produit 685 g/jour (Nianogo et Ilboudo 1994), celle du Sahel malien 670 ml/jour (Nantoumé et al 2011). Toutefois, la disparité des résultats et des conditions d'élevage ne permet pas de conclusion exhaustive mais il semble que les populations caprines du Sahel tchadien présentent une bonne aptitude laitière. Les influences de la saison de mise bas, de la taille de la portée et de la parité sur la production laitière ont été mises en évidence par d’autres auteurs dans des écosystèmes comparables (Alexandre 2003 ; Ba Diao et al 1994 ; Nantoumé et al 2011 ; Cissé et al 1994 ; Missohou et al 2004 ; Mekki 2011). 

Croissance des jeunes

La littérature est riche en ce qui concerne les données pondérales des petits ruminants. Cependant, le choix des races utilisées dans la discussion se limitera à celles vivant dans les mêmes zones écologiques. Les périodes de croissance considérées ne sont pas homogènes entres les différents auteurs. La chèvre Rousse de Maradi au Niger présente des gains moyens quotidiens de l’ordre de 70,7 g/j durant les 30 premiers jours et de 81 g/j entre 30 et 60 jours (Marichatou et al 2002). La croissance de la chèvre du Sahel au Burkina Faso est de 70g/j les 150 premiers jours et chute ensuite à 39,7 g/j jusqu'à un an (Bourzat et Wilson 1989). Au Mali les performances ne sont que de 58 g/j puis 28 g/j sur les mêmes périodes (Wilson et Durkin 1983). La chèvre Nubienne exprime un GMQ de 60 à 70 g/j jusqu'au sevrage et 30 à 50 g/j ensuite (Suleiman et El Shafei 1984). La chèvre Afar a un GMQ de seulement 45 g de la naissance à 180 jours, ce GMQ remonte ensuite à 48 g (Galal et Getachew 1977). Ces observations ont été menées en station. Dans des conditions très arides, la White Somali goat (Bourzat et al 1988) présente un croît journalier de 31 g entre la naissance et 180 jours. La Sudanese desert goat (Wilson 1976) montre des performances proches (86,9 g/j jusqu'au sevrage et 67 g/j ensuite) de celles de la chèvre du Sahel tchadien mais ces résultats ont été obtenus en station sous complémentation alimentaire. Dans les conditions sahéliennes, la chèvre du Sahel tchadien présente des gains de poids comparables aux autres populations. 

Les poids à âge type varient assez peu d'une population à l'autre. Les poids à la naissance observés sont de 1,9 kg pour la chèvre de Maradi à robe noire et 1,8 kg pour celle à robe rousse (Marichatou et al 2002), 2,0 kg pour la chèvre Afar (Galal et Getachew 1977), 2,1 kg pour la Sudanese desert goat (Wilson 1976), 2,2 kg pour la chèvre du Sahel malien (Wilson et Durkin 1983)  et 2,96 kg pour la Nubienne (Suleiman et El Shafei 1984). A 30 j, l'écart de poids varie de 3,68 kg pour la chèvre Rousse de Maradi (Marichatou et al 2002), à 5,5 kg pour la chèvre du Sahel burkinabé (Bourzat et Wilson 1989). La chèvre du Sahel tchadien reste dans la moyenne des poids observée chez les autres populations. Les effets des différents facteurs sont analogues à ceux des autres populations avec plus ou moins d'acuité (Ba Diao et al 1994 ; Nantoumé et al 2011 ; Cissé et al 1994). Les chèvres du Sahel tchadien présentent un dimorphisme sexuel peu marqué comparées aux autres caprins sahéliens. 


Conclusion


Références

Aboul-Ela M B, Aboul-Naga A M, El-Nakhla S M and Mousa M R 1988 Cyclic activity, ovulation rate and breeding performance of the prolific Egyptian Nubian goats. Proceedings of the 11th International Congress on Animal Reproduction and Artificial Insemination, University College Dublin, Ireland, June 26-30, 1988 Volume 4, Brief Communications (Paper 545) : 3 p. 

Alexandre 2003 La production laitière des chèvres créoles allaitantes. Facteurs de variation et influence sur la croissance des jeunes. Thèse de Docteur Ingénieur ENSA, Université de Rennes, France, 114 p. 

Ali L, Van den Bossche P et Thys E 2003 Enjeux et contraintes de l’élevage urbain et périurbain des petits ruminants à Maradi au Niger. Revue d’Elevage et de Médecine vétérinaire des Pays tropicaux (France) 56 (1-2) : 73-83. 

Ba Diao M Gueye A et Seck M 1994 Facteurs de variation de la production laitière des caprins en milieu peul. In : Lebbie S.H.B. and Kagwini E. 1996. Small Ruminant Research and Development in Africa. Proceedings of the Third Biennial Conference of the African Small Ruminant Research Network, UICC, Kampala, Uganda, 5-9 December 1994. ILRI (International Livestock Research Institute) Nairobi, Kenya. 326 pp.  

Bouchel D et Koussou M O 1998 Rôle des petits ruminants dans l’approvisionnement des villes en produits animaux et d’origine animale. Projet régional de recherche sur les Petits Ruminants, synthèse scientifique, décembre 1998, pp : 51-64. 

Bourzat D, Zessin K H, Ahmed M H and Gautsch K D 1988 Studies on farming systems and small ruminant production in Central Somalia., International Livestock Center for Africa CIPEA, Addis Ababa, Ethiopia Research report, 32 p. 

Bourzat D et Wilson R T 1989 Principaux aspects zootechniques de la production des petits ruminants dans les systèmes agro-pastoraux du Yatenga (Burkina Faso). Maisons-Alfort, CIRAD-EMVT, études et synthèses, 145 p. 

Centre de Coopération Technique Agricole 2010 Petits ruminants; peaux et troupeaux. Spore n°147, juin-juillet 2010, p.20. 

Cissé M, Fall Y et Ly I 1994 Performances laitières et état nutritionnel des chèvres du Sahel conduites sur parcours naturels: Relations avec la croissance des chevreaux. In: Lebbie S.H.B. and Kagwini E. 1996. Small Ruminant Research and Development in Africa. Proceedings of the Third Biennial Conference of the African Small Ruminant Research Network, UICC, Kampala, Uganda, 5-9 December 1994. ILRI (International Livestock Research Institute) Nairobi, Kenya. 326 p. 

Galal E S E and Getachew F 1977 Milk production of some Ethiopian breeds of sheep and goats. Animal Production Bulletin, IAR (Institute of Agricultural Research), Ethiopia 4: 1-7. 

Gerbaldi P 1978 Etude de la reproduction et de l'élevage de la chèvre bariolée en zone nomade : comparaison avec la chèvre rousse. Niamey, INRAN. 48 p. 

Haumesser J B 1975 Quelques aspects de la reproduction chez la chèvre rousse de Maradi. Comparaison avec d'autres races tropicales ou subtropicales. Revue d’Elevage et de Médecine vétérinaire des Pays tropicaux (France) 28 (2) : 225-234. 

Koussou M O 2000 Production laitière de la chèvre du Sahel tchadien et croissance des jeunes en station. In : Faye Bernard (Editeur scientifique). ‘Actes du symposium Bilan et perspectives de programmes européens sur les petits ruminants en Afrique’, le 20 mai 2000, Poitiers, France, pp : 301-307.

Marichatou H, Mamane L, Banoin M et Baril G 2002 Performances zootechniques des caprins au Niger : étude comparative de la chèvre rousse de Maradi et de la chèvre à robe noire dans la zone de Maradi. Revue d’Elevage et de Médecine vétérinaire des Pays tropicaux (France) 55 (1) : 79-84. 

Mekki I 2011 Les facteurs de variation des performances laitières de la chèvre locale dans les zones arides. Journal of Agriculture and Environnement for International Development- JAED, 2011, 105 (1) : 25-33. 

Missohou A, Diouf L, Sow R S and Wollny C B A 2004 Goat milk production and processing in the NIAYES in Senegal. South African Journal of Animal Science 2004, 34 (Supplement 1): 151-154. 

Nantoumé H, Kouriba A, Diarra C et Coulibaly D 2011 Amélioration de la productivité des petits ruminants: Moyen de diversification des revenus et de lutte contre l’insécurité alimentaire. Livestock Research for Rural Development 23 (5) 2011. http://www.lrrd.org/lrrd23/5/nant23110.htm

Nianogo A J and Ilboudo P C 1994 Effect of energy level on milk production by Mossi ewes and sahelian does. In : SHB Lebbie, B Rey and EK Irungu (eds). Small Ruminants Research and Development in Africa. Proceedings of the second Biennial Conference of the African Ruminants Research Network, AICC Arusha, Tanzania, 7-11 déc. 1992. ILCA/CTA, ILCA Addis Ababa. PP 197-201. 

Suleiman A H and El Shafei S A 1984 A note on the performance of Sudanese Nubian goat compared with an exotic group of British dairy goats. Sudan Journal of veterinary Science and Animal Husbandry. 24: 101-104. 

Ueckermann L, Joubert D M, Steyn G J and Van D 1974 The milk capacity of Boer goats does. World Review of Animal Production. 10 (4): 73-84.  

Wilson R T 1976 Studies on the livestock of Southern Darfur, Sudan. IV. Production traits in goats. Tropical Animal Health and Production 8: 221-232. 

Wilson R T and Durkin J W 1983 Livestock production in central Mali: Weights at first conception and ages at first and second parturitions in traditionally managed goats and sheep. Journal of Agricultural Science Cambridge 100: 625-628.


Received 18 August 2012; Accepted 21 October 2012; Published 6 November 2012

Go to top