Livestock Research for Rural Development 33 (5) 2021 LRRD Search LRRD Misssion Guide for preparation of papers LRRD Newsletter

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Croissance post-sevrage d’agneaux mâles Ouled Djellal conduits en élevage extensif en Algérie

F Djellal, A Mouhous1, H Guermah2 et S A Kadi1

Département d’Agronomie, Faculté des Sciences de la Nature et Université F. Abbas, Sétif -1- Algérie
fariddjellal@yahoo.fr
1 Département des Sciences Agronomiques, Faculté des Sciences Biologiques et Sciences Agronomiques, Université M. Mammeri, Tizi-Ouzou, Algérie
2 Département des Sciences Agronomiques, Faculté des Sciences de la Nature, Université M. Boudiaf, M’Sila, Algérie

Résumé

La présente étude vise à renseigner les performances de croissance post-sevrage et vérifier l’aptitude des agneaux de race Ouled Djellal conduits en mode extensif à compenser leur croissance. Pour ce faire, 30 agneaux mâles nés simples en automne et sevrés à quatre mois d’âge, ont été suivis ensuite durant trois mois dans des conditions d’élevage similaires. Ils ont été répartis en deux lots égaux selon le poids : le lot 1 « Chétif » constitué d’agneaux relativement chétifs (poids vif moyen du lot =17,1±4,5 kg) et le lot 2 « Normal » constitué des agneaux plus lourds (poids vif moyen du lot = 27,2±1,5 kg). L’alimentation était basée sur le pâturage et une ration complémentaire constituée de 0,4 kg d’orge en grain, 1 kg de foin de vesce avoine et de la paille de céréales à volonté. Comme attendu, les agneaux lourds ont fini plus lourds que les agneaux légers. En effet, à la fin de l’étude (210 jours soit 7 mois), la fin de la période de croissance post-sevrage, le poids vif moyen du lot « Chétif » a été de 29±4,2 et celui du lot « Normal» a été de 36,4±6,2 kg. Néanmoins, à cet âge, les agneaux du lot « Chétif » ont enregistré des gains moyens quotidiens significativement meilleurs (p = 0,01) que ceux du lot « Normal» : 139±8 g/j et 102±11g/j respectivement. Le retard des agneaux « Chétifs » est passé de 37,4% à 18,7%. Nos résultats confirment l’aptitude des agneaux issus de la race Ouled Djellal à rattraper partiellement leurs croissances post-sevrage, ce qui constitue un paramètre supplémentaire d’adaptation aux conditions d’élevage souvent défavorables, alimentaires notamment. Par conséquent, ce phénomène de croissance compensatoire peut être exploité par les éleveurs pour réduire le coût économique de la production d'agneau et gérer les périodes de disettes en produisant des carcasses maigres.

Mots-clefs : adaptation, croissance, élevage extensif, ovin, viande


Post-weaning growth of Ouled Djellal male lambs led in extensive breeding in Algeria

Abstract

The aim of present study is to provide information on post-weaning growth performance and verify the ability of lambs Ouled Djellal breed in extensive production to compensate their growth. To do this, thirty male lambs born single in autumn and weaned at four months old were monitored after for three months under similar breeding conditions. The lambs were divided into two equal lots according to weight: lot 1 "Weak" made up of relatively puny lambs (average live weight of the lot = 17.1 ± 4.5 kg) and lot 2 "Normal" made up of lambs heavier (average live weight of the lot = 27.2 ± 1.5 kg). Feeding was based on pasture and a complementary ration composed of 0.4 kg barley grain, 1 kg oat vetch hay and grain straw at will. As expected, heavy lambs always end up heavier than puny lambs. As expected, at 210 days or 7 months, the end of the post-weaning growth period, heavy lambs always end up heavier than puny lambs. In fact, at study end, the average live weight "Weak" group was 29 ± 4.2 and that of the "Normal" group was 36.4 ± 6.2 kg. However, the lambs from "Weak" group recorded significantly better average daily gains (p = 0.01) than those from "Normal" group: 139 ± 8 g / d and 102 ± 11g / d respectively. The delay of "Weak" lambs decreased from 37.4% to 18.7%. Our results confirm the ability of Ouled Djellal breed lambs to partially catch up with their post-weaning growth. This constitutes an additional parameter for adaptation to often unfavorable breeding conditions, particularly feed. Therefore, to reduce the economic cost of lamb production and manage the seasonal food shortage the breeders can exploit this compensatory growth phenomenon which also allows the production of leaner carcasses.

Keys words: adaptation, aptitude, breeding, extensive, meat, sheep


Introduction

Les ovins sont l’une des espèces de ruminants les plus aptes à utiliser la végétation pauvre dans les zones difficiles et marginales grâce à la gestion des parcours (Skapetas et Lalaitzidou 2017). Les moutons n'endommagent pas les arbres et sont considérés comme excellents nettoyeurs de mauvaises herbes (El Aich et Waterhouse 1999).

En Algérie, la pratique de l’élevage ovin exploite plusieurs races réparties sur toutes les régions du pays. Il existe des populations au Sahara, exploitant les ressources des oasis et des parcours désertiques (Kerboua et al 2003). Toutefois, une plus forte concentration est dominée par la race Ouled Djellal dans la steppe et les hautes plaines semi-arides céréalières (Afri-Bouzebda et al 2018). Cette race reste la meilleure race à viande en Algérie. Elle occupe donc une place prépondérante à l’échelle nationale et même magrébine par ses qualités avérées (Harkat et al 2015). Néanmoins, beaucoup de ses performances restent inconnues.

L’alimentation reste le moyen le plus efficace pour l’amélioration des performances zootechniques. Malheureusement, l’élevage ovin des régions arides et semi-arides d’Algérie est confronté à de grandes fluctuations dans l'offre pastorale. La viabilité économique des systèmes extensifs s’appuie sur une réduction substantielle des consommations en choisissant des systèmes fourragers adaptés aux contraintes du milieu privilégiant ainsi le pâturage (Mouhous 2007). Malgré le caractère extensif basé essentiellement sur les pâturages, le cheptel ovin national ne cesse de croitre pour avoisiner les 28 millions de têtes en 2019 (FAO 2019).

Les sécheresses climatiques récentes ont accentué la dénaturation du niveau d’autonomie alimentaire des élevages de ruminants. Hormis le système fourrager et le choix des cultures, les adaptations peuvent aussi concerner l'ensemble de l'élevage : la gestion du troupeau, de l'itinéraire de production et le choix de la race. La mobilisation des réserves corporelles, la croissance compensatrice, la modification des rations, l’adaptation des périodes de mise bas et de la gestion du pâturage de la race peuvent être répertoriés et analysés (Pottier et al 2007).

Dans les systèmes de production animale, le volet alimentaire représente le plus gros coût direct supporté par les producteurs, représentant jusqu'à 80% des coûts totaux de production (Mouhous 2015, Kenny et al 2018). Les petits systèmes agricoles mixtes des économies en développement reposent souvent sur une croissance compensatrice pour récupérer le poids du bétail perdu pendant les pénuries saisonnières d'aliments (Philp et al 2016). Ainsi, les méthodes par lesquelles ces coûts peuvent être réduits, sans nuire à la performance globale des animaux, présentent un intérêt pour la production de ruminants. L'une de ces méthodes est l'incorporation d'une croissance compensatoire ou de rattrapage dans les systèmes de production (Hornick et al 2000). Celle-ci peut être définie comme un processus physiologique par lequel un animal a le potentiel, après une période de restriction alimentaire, de réaliser une croissance et une efficacité améliorée lors de la réalimentation, lui permettant ainsi d'atteindre ou d’approcher son poids prédéterminé.

Actuellement, les ovins sont le premier fournisseur de viande rouge en Algérie, et par conséquent l’engraissement des agneaux demeure une des spéculations animales de choix. L’étendue de cette pratique et de son importance dans l’économie nationale suggère des études qui s’intéresseront beaucoup plus aux races exploitées. Et ce, dans le but d’améliorer les performances zootechniques des animaux et préciser certains leviers de la réussite économique. La variabilité morphologique est un bon indicateur du potentiel d’adaptation de la race (Toro et al 2011). Et vu sa dominance dans les troupeaux ovins Algériens, la race Ouled Djellal mérite une attention particulière. Ainsi, cette étude a été entreprise en vue de fournir des informations complémentaires pour une meilleure connaissance de cette race. Son objectif est d’étudier la croissance post-sevrage et de vérifier l’impact du poids au sevrage sur la croissance des agneaux en élevage extensif, et par conséquent, de documenter l’aptitude de la race Ouled Djellal à compenser sa croissance post-sevrage.


Matériel et méthodes

Cette étude a été effectuée dans une ferme pilote sise dans la commune de Sidi Embarek, dans la région semi-aride de Bordj Bou Arreridj (BBA) en Algérie (Figure 1). Le district est sis dans l’Est Algérien et appartient à l’étage bioclimatique semi-aride. La région est réputée par la production de céréales et de l’élevage ovin.

La ferme s’étend sur une superficie de 2 506 ha. Elle comporte trois bergeries, huit hangars, un bloc administratif et cinq habitations. La production végétale est basée essentiellement sur la production des céréales avec une superficie de 1 122 ha et une jachère de 1 117 ha. Avec un effectif animal exclusivement ovin de 1 250 têtes réparties comme suit : 530 brebis, 695 agneaux et 25 béliers.

Hormis les périodes où il fait très froid, les agneaux pâturent environ 8 heures/jour, répartis équitablement entre matin et après-midi, et reçoivent en bergerie une modeste ration de complémentation constituée de 0,4 kg d’orge en grain, 1 kg de foin de vesce avoine par jour et de paille de céréales à volonté. Ils s’abreuvent deux fois par jour au moment de leur sortie au pâturage. Aussi, les disponibilités ou les réserves alimentaires sur les parcours ne sont pas régulières.

Figure 1. Localisation de la ferme pilote. Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Sidi_Embarek

Trente agneaux mâles de race Ouled Djellal nés simples en automne et sevrés à quatre mois d’âge ont été choisis pour l’expérimentation. Les agneaux ont été identifiés par des boucles, élevés dans un seul troupeau et soumis à la photopériode naturelle. L’évolution pondérale de tous les agneaux a été suivie pendant trois mois. Aussi, pour vérifier l’impact du poids au sevrage sur la croissance post-sevrage et vérifier la croissance compensatrice, les agneaux sevrés à quatre mois d’âge, ont été répartis en deux groupes de 15 : le premier dit «Chétif » rassemble les agneaux dont le poids vif était inférieur à 25 kg et le second dit « Normal » ceux dont le poids vif au sevrage était supérieur ou égal à 25 kg. Les agneaux ont été pesés à l’aide d’une balance de 100 kg (précision de 0,5 kg) le matin à jeun et à des âges types (PAT : Poids à Age Type) : poids au sevrage à 120 j (PAT1), à 150 j (PAT2), à 180 j (PAT3) et à 210 j (PAT4). Les gains moyens quotidiens entre 120 j-150 j, 150 j-180 j, 180 j-210 j et 120 j-210 j ont ensuite été calculés pour les deux groupes. Les données obtenues ont été arrangées dans un fichier type tableur sur Excel 2013 pour être soumises à des analyses statistiques.

Analyses statistiques

Les poids vifs ainsi que les résultats des performances de croissance ont été exprimés par la moyenne ± l’erreur standard de la moyenne (m ± SEM). Les comparaisons des performances moyennes de croissance entre les deux lots ont été effectuées par le test ANOVA à l’aide du Logiciel R 383 3.3.2. La différence statistique a étédéclarée à P<0,05.


Résultats et discussion

Performances de croissance post-sevrage

Le Tableau 1 montre que les poids vifs moyens des agneaux Ouled Djellal à sept mois d’âge (33,3±1,4 kg) sont dans le même ordre de grandeur que ceux généralement rapportés pour cette même race notamment par Lamraniet al (2015) et Djellal et al (2016).

Tableau 1. Evolution des poids (kg) et desgains moyens quotidiens (g) des agneaux de la race Ouled Djellal en fonction des âges types

Paramètres

Poids vif (kg)

n

120
(PAT1)

150
(PAT2)

180
(PAT3)

210
(PAT4)

30

22,2±1,1

26,2±1,3

30,2±1,5

33,3±1,4

Gain moyen quotidien (g)

n

Période 1
(120-150 j)

Période 2
(150-180 j)

Période 3
(180-210 j)

Période globale
(120-210 j)

30

147±15

119±17

105±16

124±10

* : Moyenne ± SEM

Comparés aux résultats rapportés sur d’autres races, ils sont proches de ceux obtenus par Mahouachi et al (2000) avec des agneaux de la race Queue Fine de l’Ouest, soumis à un régime alimentaire presque identique. Cependant, ils sont inférieurs à ceux observés chez la race Sardi par Jorfi et al (2013) et très inférieurs à ceux obtenus par Prache et al (1986) avec des agneaux de la race Ile-de-France engraissés à l’herbe et complémentés avec des concentrés à volonté. Encore, nos résultats sont supérieurs à ceux affichés par les agneaux de la race D’Man conduit en élevage traditionnel par Boujenane et Kerfal (1992) et Boujenane (1999). Entre autres, ces faibles croissances pondérales s’expliquent en premier lieu par les insuffisances alimentaires quantitatives et qualitatives caractérisant l’élevage extensif. Souvent ce type d’élevage est basé sur l’offre pastorale rarement soutenue jusqu’au bout. Et même, dans notre cas la ration complémentaire est insuffisante pour couvrir les besoins totaux des agneaux et les aider à exprimer leur aptitude de croissance le plus haut possible.

L’évolution des gains de poids en fonction des quatre âges types est variable pour les trente agneaux (Tableaux 1 et 2). Pour l’ensemble des agneaux, les gains moyens quotidiens diminuent en fonction de leurs âges et ils sont plus prononcés entre 120-150 jours d’âge soit la période 1 (Tableau 1).

Ces vitesses de croissance sont largement inférieures à celles rapportées par Kerfal et al (2005) pour les agneaux de race D’Man élevés au Maroc et ayant atteint en moyenne 189 g/j entre 90 et 135 j d’âge. Elles sont également inférieures à celles obtenues par Aboud et al (2016) avec des agneaux de la même race.

Les agneaux du lot « Normal » ont terminé plus lourds que ceux du lot « Chétif » ; soit : 36,4±4,0 vs 29,6±6,0 kg à 210 jours (Tableau 2). À 7 mois d’âge (210 jours), le retard de croissance des « Chétifs » était de près de 19% par rapport aux agneaux du lot « Normal » soit un poids de près de 30 kg, ce qui est acceptable pour cette race et à cet âge. En effet, Baa et al (2018) ont rapporté un poids de 31,7 kg pour les agneaux de cette race à l’âge de 7 à 8 mois.

Tableau 2. Evolution des poids (kg) des agneaux de la race Ouled Djellal en fonction des âges types et du lot

Âge (jours)

n

120
(PAT1)

150
(PAT2)

180
(PAT3)

210
(PAT4)

Agneaux « Chétifs »*

15

17,1±1,2

21,9±1,3

25,5±1,2

29,6±6,0

Agneaux « Normal »*

15

27,3±0,4

31,3±0,7

35±4,9

36,4±4,0

Retard des « Chétifs » (en %)

37,4

30,4

27,1

18,7

* : Moyenne ± SEM

Effet du poids au sevrage sur la croissance absolue des agneaux

Quelle que soit la période considérée (entre 120-150 j, 150-180 j, 180-210 j et 120-210 j), les niveaux de croissance se caractérisent par des variations individuelles importantes. Globalement, elles sont plus prononcées chez les animaux du lot dit « Chétif » (Tableaux 2 et 3). Chez cette race Ouled Djellal, Baa et al (2020) ont rapporté que le sexe des agneaux et la parité des brebis n’influencent pas les performances de croissance depuis la naissance jusqu’au sevrage.

Tableau 3. Effet du poids au sevrage sur la croissance absolue des agneaux (kg) (n = 15)

Gain Moyen Quotidien (g/j)

Lot « Chétif »

Lot« Normal »

p

Période 1 : 120-150 jours d’âge

158±14

141±15

0,4

Période 2 : 150-180 jours d’âge

121±15

154±19

0,2

Période 3 : 180-210 jours d’âge

136±17

85±12

0,03

Période 1 à 3 : 120-210 jours d’âge

139±11

102±8

0,01

Seuil de signification à P<0,05

Cette fluctuation de croissance entre les agneaux est sans doute consécutive à une ingestion alimentaire volontaire très variable selon les agneaux élevés dans un même troupeau. De même, Lamrani et al (2015) ont observé des corrélations positives très significatives entre les poids vifs aux différentes périodes de croissance des agneaux de la race Ouled Djellal. Dans cette optique, Ryan et al (1993) attestent qu’après les 12 premières semaines de sevrage, l’ingestion alimentaire des animaux compensateurs a augmenté, et la croissance compensatoire subséquente pourrait être pleinement consécutive à une plus grande ingestion alimentaire. En outre, il a été démontré que la restriction alimentaire améliore la digestibilité des régimes à base de fourrage grossier (Tyrrell et Moe 1975). Vraisemblablement, le taux de conversion alimentaire global est plus élevé chez les agneaux à faible croissance (GMQ < 30 g/j) (Luzardo et al 2019). En ce sens, Kamalzadeh (1996) atteste que pendant la restriction et après la réalimentation, la consommation de paille d'herbe des animaux soumis à une restriction alimentaire était significativement plus élevée que celle de leurs témoins. Aussi, Thornton et al (1979) ont enregistré que, durant les premiers jours de la réalimentation, les moutons ont consommé trois à quatre fois plus de nourriture par jour que pendant les périodes de sous-alimentation.

De plus, la digestibilité apparente des aliments est passée de 53–68% à 80–90%. Le gain de poids vif était de 500 à 600 g/jour, et il y avait une augmentation des graisses, de l'eau et des protéines dans la viande des animaux réalimentés et compensateurs. Le taux de récupération de la digestibilité apparente de la matière sèche (DMS) après la réalimentation était plus élevé chez les moutons recevant un traitement d'alimentation restrictif, probablement en raison de leurs valeurs DMS significativement plus faibles immédiatement après une sous-alimentation (Philpet al 2016). Donc, cette variation de croissance peut être expliquée par le fait que les agneaux sevrés avec des poids légers ont tendance à ingérer plus de matières sèches, ce qui a été accompagné évidemment par un meilleur rendement de la digestion.

Contrairement aux auteurs précédents et à Greeff et al (1986) et Homem et al (2007) qui attestent d’une consommation alimentaire plus élevée après une période de restriction alimentaire, d'autres études ont montré que la consommation alimentaire n'augmente pas après une période de restriction alimentaire (Kabbali et al 1992, Turgeon et al 1986). En tout cas, il est mis en évidence que les bovins ayant compensé avaient un tractus digestif plus lourd (Wright et Russel 1991), alors que Kamalzadehab et al (1998) rapportent que seul le poids de l'intestin grêle était plus élevé chez les animaux compensateurs. Ce qui est également indiqué par Pérez-Clariget (1998), en affirmant qu’à la fin de l'expérience, le poids de l'intestin grêle était plus élevé dans le groupe de moutons ayant subi une restriction de la qualité des aliments. De plus, il a été démontré à plusieurs reprises que les tissus de certains organes impliqués dans le métabolisme et la digestion affichent une croissance accélérée lors de la réalimentation. Et ce, suite à une restriction alimentaire préalable, compensant ainsi d'autres tissus ou organes pendant les étapes initiales de la réalimentation (Hornick et al 1998, O’Shea et al 2016). Au départ, O’Shea et al (2016) ont observé un poids du réticulo-rumen plus important pour les animaux lourds que chez les légers, mais à la fin de l’expérimentation, une compensation complète de l'organe pendant la période de réalimentation est indiquée. En outre, Pérez-Clariget et al (1998) ont rapporté qu’à la fin de l'expérience, le poids de l'intestin grêle était plus élevé dans le groupe de moutons ayant subi une restriction de la qualité des aliments. Il est connu que les propriétés structurelles des papilles du rumen peuvent être modifiées en raison des différences de rations. Steele et al (2011) ont identifié des adaptations structurelles dans l'épithélium du rumen des vaches nourries avec un régime riche en céréales. Li et al (2015) ont signalé que les agneaux soumis à une restriction réduisaient considérablement le poids du rumen et de la caillette, par conséquent, la dépense énergétique de ces tissus pourrait également diminuer, ce qui a permis d'utiliser plus d'énergie métabolique ingérée par les agneaux restreints pour la prise de poids pendant la phase de réalimentation. En fin de compte, toutes ces preuves scientifiques attestent des adaptations anatomiques et physiologiques des ruminants aux différents environnements alimentaires.

Les croissances entre 120 et 210 jours, constituent un indicatif des potentiels de croissance des animaux, surtout que le facteur production laitière de la mère n'intervient plus. Evidemment, notre objectif de départ n’est pas la détermination des potentiels maximums, mais celle des potentiels en milieu d’élevage réel, comparable à celle d'un élevage traditionnel en milieu difficile ; semi-aride notamment. Globalement, les croissances des agneaux peuvent paraître modestes, si on les compare aux valeurs obtenues avec les races améliorées, cela tient à priori à l’indisponibilité massive de concentrés et à la nature des pratiques d’élevage. Quelle que soit la période de contrôle des performances (120-150 j, 150-180 j ou 180-210 j), les niveaux de croissance se caractérisent par des variations individuelles importantes dans les deux lots (Tableaux 3) et ils sont plus poussés chez les agneaux du lot « Chétif ». Aussi, nos résultats affirment que le faible poids au sevrage a un effet positif (p = 0,01) sur le poids des agneaux sur l’ensemble de la période d’essai, dite globale (Tableau 3).

Autrement dit, les agneaux du lot « Chétif » ont compensé leur croissance durant la période globale de l’expérimentation et correspondant à la phase post-sevrage. Néanmoins, cette croissance compensatoire n'a pas été observée durant les deux premières périodes 1 et 2, chez les ovins du lot « Chétif », mais plutôt durant la troisième période (Tableau 3).

Concrètement, les ovins du lot « Chétif » sont restés plus légers que ceux du lot « Normal » (Tableau 2). Ce même constat est déjà indiqué par Ryan et al (1993). En dernière analyse, nous notons une importante manifestation de la croissance compensatrice chez les agneaux plus légers durant la période 3 et globale (Tableau 3). Effectivement, Carles (1985) rapporte que la croissance compensatoire peut être affectée par le stade de croissance auquel la compensation se produit. Dans cette même optique, Luzardo et al (2019) affirment que les différences de poids vifs entre les deux groupes d’agneaux étaient de 6,7 kg au début et de 5,3 kg à la fin de la phase de réalimentation, ce qui implique une compensation partielle. Notre présent résultat est similaire à celui rapporté par Prache et al (1986). Ces derniers auteurs affirment que le sevrage suivi d’une finition en bergerie se traduit par une augmentation de la vitesse de croissance qui est d’autant plus importante que l’agneau a eu une faible vitesse de croissance sous la mère. En précisant que l’augmentation moyenne de croissance après sevrage a été de 134 g/j et de 65 g/j respectivement pour les lots d’agneaux à vitesse de croissance lente et rapide sous la mère. En outre, Allden (1968) a montré que des ovins soumis à une restriction alimentaire au cours des six premiers mois de leur vie rattrapaient leur retard en beaucoup plus de temps que ceux restreints pendant leur second semestre de croissance. Selon Ryan (1990), plus l'animal est proche du stade adulte, plus sa capacité de compensation est faible. Cependant, nos résultats sont différents de ceux annoncés par Hornick et al (2000), affirmant que la plus grande intensité de croissance compensatoire est enregistrée pendant les deux premiers mois de la réalimentation.

Aussi, il est rapporté parfois chez les bovins que les animaux ayant réalisé une croissance compensatrice étaient plus maigres que des animaux en croissance continue (Mc Manus et al 1972). Dans ce même contexte, il a été constaté que les animaux conduits de cette manière déposent davantage de gras sous-cutané (Wright et Russel 1991). Aussi, les moutons ayant réalisé une croissance compensatoire buvaient plus d'eau, ingéraient plus de nourriture par unité de poids corporel, déposaient moins de graisse corporelle, plus de protéines et retenaient plus d'eau dans leur corps que les moutons témoins (Mc Manus et al 1972). Selon ces dernières affirmations nous pouvons conclure que le premier avantage de la croissance compensatrice est l’adaptation des animaux à certains environnements alimentaires difficiles en produisant ainsi des carcasses maigres. En revanche, Almeida et al (2011) affirment que les agneaux légers semblent compenser la période de restriction alimentaire, en présentant une composition corporelle finale similaire à celle des animaux en croissance continue, à poids vif similaire. Aussi, la quantité de protéines dans la viande de carcasse était similaire chez les moutons témoins et du même poids corporel (Thornton et al 1979).

La modélisation de la mise en œuvre d'une stratégie de croissance compensatoire a indiqué la possibilité d'une réduction de l'apport total de concentré de 40% par animal par rapport à un système intensif. Par rapport à un système extensif, seuls 35% des parcours sont nécessaires, réduisant ainsi la pression de pâturage sur les parcours et permettant la régénération des espèces végétales (Kamalzadeh 1986). Aussi, l’utilisation du phénomène de la croissance compensatrice réduit les émissions de méthane dans le rumen et réduit ainsi l'empreinte carbone de la production de viande de ruminants, bovine notamment (Hegarty et al 2007, Fitzsimons et al 2013).

Enfin, peu de connaissances existent sur le contrôle biologique régissant l'expression de la croissance compensatrice. Néanmoins, suite à une restriction nutritionnelle, l'intégrité structurelle de la paroi du rumen est compromise et il y a une régulation à la hausse des gènes impliqués dans la production de corps cétoniques et la dégradation du pyruvate pour l'énergie cellulaire. Ces résultats donnent un aperçu des mécanismes moléculaires potentiels régulant le métabolisme absorbant épithélial du rumen et la croissance après restriction nutritionnelle et croissance compensatoire ultérieure (O’Shea et al 2016).


Conclusion

La croissance des agneaux parait modeste et cela tient à priori à la nature extensive de l’élevage. Cependant, les agneaux de race Ouled Djellal s’adaptent notamment par la valorisation des faibles ressources alimentaires disponibles, ce qui est confirmé par une croissance compensatrice durant la période post-sevrage. Par conséquent, ce phénomène de compensation du gain de poids est une aubaine permettant aux éleveurs de cette race de produire, dans des conditions souvent de disette alimentaire, des agneaux d’un poids vif acceptable sur le marché local. Aussi, la production de carcasses maigres étant de plus en plus demandée par le consommateur, il serait utile de prendre en considération ce paramètre dans les travaux ultérieurs.


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