Livestock Research for Rural Development 25 (10) 2013 Guide for preparation of papers LRRD Newsletter

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Modélisation des performances pondérales de bovins Borgou élevés sur pâturages naturels en ferme au Bénin

I A K Youssao, C F A Salifou, D Séni Alassane*, M Senou**, A M Yacoubou***, F Z Touré*** et T I Alkoiret*

Université d’Abomey Calavi, Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi, Département de Production et Santé Animales, 01 BP 2009, Cotonou, Bénin
iyoussao@yahoo.fr
* Université de Parakou, Faculté d’Agronomie de Parakou, BP 123, Parakou, Bénin
** Faculté des Sciences Agronomiques, Département de Production Animale, 01 B, P 526, Cotonou 01, République du Bénin.
*** Direction de l'élevage, Projet d’Appui à la Filière Lait et Viande, Ferme Elevage de l'Okpara, BP 33, Parakou, Bénin.

Résumé

La connaissance du poids d’un animal est un bon indicateur pour le suivi sanitaire et zootechnique des élevages. Le but de cette étude est de modéliser les performances pondérales des taurins de race Borgou à la Ferme d’Elevage de l’Okpara, Parakou. La collecte des données a été réalisée du 15 septembre 2012 au 15 janvier 2013 sur 210 mâles et 200 femelles.

En dehors du poids à 3 mois d’âge, les mâles ont été plus lourds que les femelles (P<0,001) de la naissance à 45 mois d’âge. L’âge à l’inflexion a été de 22,9 mois chez les mâles et 23,4 mois chez les femelles. Dans l’ensemble, il apparaît que, pour chaque classe d’âge, les modèles de prédiction ont été plus précis chez les mâles (0,78 <R²< 0,92) que chez les femelles (0,63 < R² <0,87) et que le périmètre thoracique est la meilleure mensuration qui estime le mieux le poids de 6 à 24 mois chez les mâles et les femelles tandis qu’au-delà de 24 mois, c’est la hauteur au garrot qui est la meilleure variable explicative chez les mâles et le périmètre thoracique chez les femelles. La validation des modèles retenus a permis d’identifier les meilleurs modèles par classe d’âge et par sexe tout en minimisant les erreurs résiduelles.

Mots clés: age à l’abattage, barymétrie, bovin, croissance, équation de régression, poids



Modeling live weight growth in Borgou cattle raised on natural pasture in Benin

Abstract

The knowledge of the live weight of an animal is a good indicator for health and zoo-technical follow-up of livestock breeding. The aim of this study was to model the weight performance of Borgou cattle bred on natural pastures at the breeding farm Okpara. Data collection was carried out from the 15 th of September, 2012 to the 15th of January 2013 on 210 males and 200 females. The means were calculated and compared by Student's t test and the accuracy of the models developed was determined by the R ². The validation of the developed models was performed by comparing the real weight to the weight estimated from the equations used.

Apart from weight recorded at 3 months old, males were heavier than females (P <0.001) from the birth to the age of 45 months. The age at inflection was 22.9 months for males and 23.4 months for females of Borgou breed. Overall, it appears that, for each age class, prediction models were more accurate in males than in females and thorax or chest circumference is the best parameter that estimates the best weight from 6 to 24 months in males and females, whereas beyond the age of 24 months, the withers height is the best predictor of chest circumference for males and females. The validation of models used enabled to identify the best models while minimizing residual errors.

Key words: body measurements, Borgou, cattle, growth, regression equations, slaughter age, weight


Introduction

Le cheptel bovin Béninois estimé à 2 058 000 têtes en 2011 (Country Stat 2012) connaît un accroissement d’un taux annuel d’environ 3,6% (MAEP 2010 ). Ce cheptel est composé de zébus (M’bororo, Goudali et White Fulani) et de taurins (Borgou, Somba et Lagunaire). Il existe enfin des métis issus de croisements entre diverses races bovines. Parmi ces différentes races, la race Borgou issue d’un croisement stabilisé entre les zébus, principalement White Fulani et la race taurine Somba, représente non seulement 51% du cheptel national bovin, mais occupe aussi la quasi-totalité du pays (MAEP 2007). Son poids adulte à l’abattage est de 287 kg avec un rendement à l’abattage de 49,35 % (Salifou et al 2012). Cette production est plus intéressante que celle des races voisines telles que la Lagunaire et la Somba, dont les poids adultes à l’abattage sont respectivement de 142 kg et 155 kg (Moutouama et Kassa 2009, Salifou et al 2012).

De nombreux travaux de recherches ont été réalisés sur les performances pondérales de cette race dans les fermes d’Etat en général et particulièrement à la Ferme d’Elevage de l’Okpara et à la Ferme d’Elevage de Bétécoucou. Les mêmes travaux ne pourront pas, malheureusement, être réalisés dans les élevages traditionnels par manque de bascule pèse bétail. Seuls, des pesons d’une capacité de 50 kg sont utilisés pour peser les veaux. De ce fait, les performances pondérales des bovins dont les poids sont supérieurs à 50 kg sont peu connues dans les élevages traditionnels. De même, dans ces élevages, les erreurs d’estimation du poids des animaux par les vétérinaires ou par des agents d’élevage praticiens peu expérimentés, engendrent souvent des échecs dans le traitement des animaux. Tenant compte de ces insuffisances sur la mesure du poids des animaux, des équations de régression ont été mises au point par Symoens et Hounsou-vê (1991) et Youssao et al (2000a) chez la race Borgou. Les modèles de prédiction développés par Symoens et Hounsou-vê (1991) sont développés pour les animaux adultes et pour tous sexes confondus ; les jeunes (taurillons, génisses) n’ont pas été pris en compte. Ceux développés par Youssao et al (2000a) sont limités à l’estimation du poids des veaux âgés de 0 à 12 mois. Le modèle de prédiction du poids développé par Crevat a été développé sur la race N’Dama dont la conformation diffère de celle de la race Borgou.

A défaut d’une équation fiable, certains utilisateurs l’adaptent à la race Borgou. La plupart des équations développées dans les travaux énumérés ci-dessus n’ont pas été validées pour estimer les écarts entre les poids réels et estimés. De tout ce qui précède, il apparaît que le développement des modèles de prédiction du poids des bovins de race Borgou à partir des mesures barymétriques en prenant en compte le sexe et les classes d’âge permettra d’estimer le poids de certains animaux avec plus de précision. La barymétrie permet en effet de déterminer approximativement le poids vif des animaux par des mensurations corporelles (Larrat et al 1985). Cette méthode d’estimation n’a pas la rigueur d’une pesée, mais elle est cependant utile car elle ne nécessite qu’un matériel léger, un minimum de personnel et une contention réduite (Domingo 1976, Landais 1983, Larrat et al 1985). L’objectif cette étude est de : a) évaluer les performances pondérales des bovins de race Borgou ; b) modéliser la courbe de croissance des bovins de race Borgou à partir de l’équation de Gompertz ; c) développer des modèles de prédiction du poids à partir des mensurations corporelles par classe d’âge et par sexe.


Méthodologie

Cadre d’étude

La collecte des données sur la modélisation des performances pondérales des bovins de race Borgou a été réalisée à la Ferme d’Elevage de l’Okpara du 15 septembre 2012 au 15 janvier 2013. Implantée dans le Département du Borgou, Commune de Tchaourou et précisément dans l’Arrondissement de Kika, à 15 km de la ville de Parakou, la Ferme d’Elevage de l’Okpara a été créée en 1952 et couvre 33 000 hectares dont à peine 5 000 sont exploités. Elle est située précisément entre 2° 39’ et 2° 53’ longitude Est, et entre 9° 6’ et 9° 21’ latitude Nord. Le climat est de type soudanien avec en alternance une saison pluvieuse (mai à octobre) et une saison sèche (novembre à avril) où l’harmattan souffle entre décembre et février. La pluviométrie moyenne annuelle est de 1 200 mm et la température annuelle moyenne varie entre 26 et 27 °C. Le relief est constitué d’une pénéplaine cristalline comportant des collines à roches très dures ; on y observe de grandes dépressions qui favorisent la mobilisation des eaux de pluie vers le fleuve Okpara. La végétation est constituée de savane à dominance Andropogon gayanus et est affectée chaque année par des feux de brousse non contrôlés.

Echantillonnage

Les performances pondérales et les paramètres de la courbe de croissance ont été déterminées à partir de 410 animaux dont 210 mâles et 200 femelles. Les équations de prédiction du poids ont été développées en considérant 250 animaux dont 116 mâles et 134 femelles, dans les classes d’âges de 6 à 12 mois (20 mâles et 22 femelles), 12 à 24 mois (62 mâles et 64 femelles) et 24 à 36 mois (24 mâles et 48 femelles). Pour la validation des équations développées, 16 autres animaux (8 mâles et 8 femelles) de chaque classe d’âge ont été utilisés. Les vaches et les génisses en gestation et les mâles castrés ont été épargnés par l’étude.

Alimentation et suivi sanitaire des animaux

La collecte des données a été réalisée sur les bovins de race Borgou élevés sur pâturages naturels. Les animaux sont conduits au pâturage de 9h à 17h pendant la saison pluvieuse et la nuit, ils sont dans les parcs. Pendant la saison sèche, ils vont plus tôt au pâturage à 8h, reviennent à 17h et font un parcours plus long (8 à 15 km par jour). Par contre, les veaux de moins de quatre mois d’âge sont gardés au parc. Pendant la saison pluvieuse de mai à octobre, les graminées de la végétation naturelle sont préférées par les animaux et constituent par conséquent la majeure partie de la phytomasse ingérée. L’abreuvement des animaux est assuré par les deux retenues d’eau de la ferme et par les cours d’eau naturels principalement le fleuve Okpara et son affluent la Dama. Le suivi sanitaire des animaux est surtout basé sur les traitements préventifs : déparasitage interne et externe, vitamines, oligo-éléments, trypano-prévention, vaccination contre la pasteurellose et la péripneumonie contagieuse bovine. Le programme national de prophylaxie contre les grandes épizooties (pasteurellose, péripneumonie contagieuse bovine, charbon bactéridien) est suivi régulièrement. Des traitements spécifiques sont pratiqués en fonction des cas cliniques dépistés.

Collecte des données

Des informations d’identification relatives à chaque animal ont été prises. Il s’agissait : du numéro de l’animal, sa date de naissance, son sexe, le numéro de sa mère, le rang de mise bas et le numéro du parc. Une fois ces informations prises, le poids mensuel des bovins a été déterminé, de la naissance à l’âge de 45 mois, à l’aide d’une bascule pèse-bétail de portée 1 000 kg et de précision 10 kg. Quant aux mensurations, la hauteur au garrot a été prise en tenant une canne toise graduée de 0 à 150 cm verticalement à côté d'un membre antérieur de l'animal et en la situant sur le garrot de l'animal, juste en arrière de la bosse (si elle est présente), le périmètre thoracique a été mesuré à l’aide d’un mètre ruban de longueur 150 cm, en arrière des épaules et juste derrière la pointe du coude au niveau du passage des sangles sur l'animal en expiration et la longueur scapulo-ischiale a aussi été mesurée au mètre ruban de la pointe de l'épaule à la tubérosité ischiaque, l'animal étant immobilisé. Les mensurations et les pesées ont été faites tôt le matin avant le départ des animaux au pâturage. Le développement des modèles de prédiction du poids a été réalisé à partir des pesées et des mensurations réalisées sur chaque animal par classe d’âges. Par ailleurs, lors de la collecte des données, les vaches et les génisses en gestation et les mâles castrés ont été épargnés.

Traitement des données

Le logiciel SAS (Statistical Analysis System 2006) a été utilisé pour l’analyse des données. Les poids à âge-type considérés étaient : le poids à la naissance (P0), le poids à 3 mois (P3), le poids à 6 mois (P6), le poids à 12 mois (P12), le poids à 24 mois (P24), le poids à 36 mois (P36) et le poids à 45 mois (P45). Les gains moyens quotidiens ont été calculés par période : de la naissance à 3 mois (GMQ0-3), de 3 à 6 mois (GMQ3-6), de 6 à 12 mois (GMQ6-12), de 12 à 24 mois (GMQ12-24), de 24 à 36 mois (GMQ24-36) et de 36 à 45 mois (GMQ36-45). Les moyennes de poids et de gain moyen quotidien à âge type ont été calculées et comparées deux à deux entre les deux sexes (mâle et femelle) par le test de Student (t). Les paramètres de la courbe de croissance ont été calculés en utilisant l’équation de Gompertz (Laird 1965) suivant la formule :

Pt = P0 e L(1-exp(-Kt)) / K

Où, Pt est le poids enregistré à l’âge t, P0 est le poids estimé à la naissance, L est le taux de croissance spécifique initiale (1/Pt)×(dPt/dt) quand t→0) et K , le taux de maturité et TI l’âge à l’inflexion correspondant à la période où le taux de la croissance est maximal. L’âge à l’inflexion se calcule par la formule suivante :

Ces paramètres de la courbe de croissance de la race Borgou ont été estimés à partir de la régression non linéaire en utilisant la procédure NLIN et la méthode de Marquardt du SAS (Statistical Analysis System 2006) en prenant en compte les poids mensuels, de la naissance à l’âge de 45 mois. Une fois les paramètres de la courbe de croissance déterminés, les courbes de croissance réelles et estimées ont été tracées pour apprécier la fiabilité de l’équation développée.

Deux procédures ont été utilisées pour développer les modèles de prédiction du poids vif à partir des mesures corporelles. La procédure Proc reg du logiciel SAS (2006) a été utilisée pour développer des modèles de prédiction du poids à partir du périmètre thoracique, de la hauteur au garrot et de la longueur scapulo-ischiale en utilisant la méthode de sélection « stepwise ». Le choix des équations est fait à partir de la statistique C(p) décrite par Mallows (1973) et du coefficient de détermination R². L’équation la plus précise et la plus fiable est caractérisée par un coefficient de Mallows faible et un coefficient de détermination élevé. D’autres types de régressions ont été utilisés à partir de l’une des mensurations enregistrées. Il s’agit des régressions exponentielle, linéaire, logarithmique, polynomiale, puissance ou de moyenne mobile. En fonction de la tendance des nuages de points entre les poids et la mensuration considérée, les régressions énumérées ci-dessus ont été respectivement testées et la meilleure équation retenue a été celle dont le coefficient de détermination est le plus élevé.

La validation des modèles développés a été réalisée en comparant le poids réel au poids estimé à partir des équations retenues. L’équation la plus précise est celle dont la moyenne de la différence entre le poids réel et le poids estimé est la plus petite. La validation des équations développées a été réalisée sur un échantillon autre que celui qui a été utilisé pour développer les modèles de prédiction des poids.


Résultats

Performances pondérales des animaux

Les poids à âge-type sont donnés par sexe au tableau 1. Quel que soit l’âge à la pesée, les mâles ont eu un poids significativement plus élevé (p<0,001) que celui des femelles, de la naissance à 45 mois d’âge. En dehors du poids à 3 mois d’âge, les mâles ont été plus lourds que les femelles (P<0,001) de 1,2 à 4 %.

Tableau 1: Poids à âge-type des mâles entiers et des femelles non gestantes de bovins de race Borgou

Poids à âge- type, kg

 

Mâles

 

Femelles

 

Effectif

Moyenne

Ecart-type

Effectif

Moyenne

Ecart-type

0 mois

210

18,3a

0,47

200

17,8b

0,37

***

3 mois

202

38,2a

1,35

197

38,8b

1,22

***

6 mois

198

59,7a

1,10

195

59,0b

1,83

***

12 mois

175

103a

2,73

195

101b

6,28

***

24 mois

160

156a

4,23

193

151b

3,72

***

36 mois

92

211a

10,2

190

204b

9,15

***

45 mois

42

259a

18,3

190

249b

18,7

***

***: P<0,001

Performances de croissance des animaux
Gain moyen quotidien

Le tableau 2 présente les gains moyens quotidiens des bovins de race Borgou à âge-type. Contrairement au poids à âge-type, le sexe n’a pas eu un effet significatif (p>0,05) sur le gain moyen quotidien des animaux quel que soit la tranche d’âge considérée. Les mâles ont généralement une croissance plus rapide que les femelles, exception faite au gain moyen quotidien entre 0 et 3 mois où les femelles (233 g/j) ont un gain moyen quotidien supérieur à celui des mâles (220 g/j).

Tableau 2: Gain moyen quotidien (GMQ) des mâles entiers et des femelles non gestantes de race Borgou par classe d’âge.

 

Mois

 

Mâle

 

Femelles

 

Effectif

Moyenne

Ecart type

Effectif

Moyenne

Ecart type

0-3

202

220a

16,4

197

233a

15,7

NS

3-6

198

239a

15,3

195

224a

16,4

NS

6-12

175

240a

15,5

195

233a

35,8

NS

12-24

160

190a

24,9

193

183a

21,4

NS

24-36

92

151a

34,5

190

145a

31,6

NS

36-45

42

177a

58,6

190

167a

89,6

NS

GMQi-j : gain moyen quotidien entre le ième et le jième mois ; NS: Non significatif: P>0,05

Paramètres de la courbe de croissance

Le sexe n’a pas eu un effet significatif (p>0,05) sur le taux de maturité, la croissance spécifique initiale et l’âge à l’inflexion quelle que soit la tranche d’âge considérée (Tableau 3). L’âge à l’inflexion a été de 22,9 mois chez les mâles Borgou et 23,4 mois chez les femelles Borgou. Le poids initial estimé a été de 36,7 kg chez les mâles contre 36,5 kg chez les femelles. En utilisant les paramètres de la courbe de croissance de l’équation de Gompertz estimés dans le tableau, la courbe de croissance théorique et la courbe réelle des bovins Borgou sont données à la figure 1 pour les mâles et à la figure 2 pour les femelles. De la naissance à environ 6 mois d’âge des mâles Borgou, l’équation de Gompertz surestime le poids des animaux. Ensuite, elle sous-estime légèrement le poids de 6 à environ 16 mois puis les deux valeurs (poids réels et estimés) sont égales. Au-delà de 24 mois, l’équation de Gompertz surestime le poids des bovins Borgou. Chez les femelles également, l’équation de Gompertz surestime le poids de la naissance à 8 mois ; elle sous-estime légèrement le poids de 8 à 16 mois avant de la surestimer au-delà des 16 mois d’âge.

Tableau 3: Paramètres de la courbe de croissance des mâles entiers et des femelles non gestantes de bovins de race Borgou

Paramètre de la courbe de croissance

Mâle (N=210)

Femelles (N=200)

 

Moyenne

Ecart type

Moyenne

Ecart type

K (1/mois)

0,422a

0,01

0,426a

0,01

NS

P (kg)

36,7a

4,44

36,5a

4,74

NS

L (1/mois)

0,096a

0,02

0,094a

0,02

NS

Ti (mois)

22,9a

12,6

23,4a

17,9

NS

K: taux de maturité, Ti : âge à l’inflexion ; L : croissance spécifique initiale; NS: Non significatif: p>0,05


Figure 1: Courbe de croissance des bovins mâles entiers de race Borgou Figure 2: Courbe de croissance des bovins femelles non gestantes de race Borgou
Prédictions du poids des bovins Borgou par des équations barymétriques

Poids des bovins Borgou en fonction des mensurations

Par classe d’âge et par sexe, les modèles de prédiction ont été développés avec des coefficients de détermination qui ont varié de 0,78 à 0,92 chez les mâles et de 0,63 à 0,87 chez les femelles. Le coefficient de Mallows a également varié de 2,01 à 5,11 chez les mâles et de 1,07 à 5,14 chez les femelles. Les modèles de prédiction étant obtenus par ″stepwise″, seules les mensurations les plus hautement corrélées ont été retenues dans le modèle de prédiction. Chez les mâles âgés de 6 à 12 mois, le périmètre thoracique seul a été retenu dans le modèle de prédiction (R²=0,81 et C(p)=6,57). Ce modèle s’améliore si la longueur scapulo-ischiale s’ajoute au modèle (R²=0,91 et C(p)=2,01). Pour la même tranche d’âge, le périmètre thoracique seul a été retenu pour estimer le poids des femelles avec une moins bonne précision comparativement aux mâles (R²=0,90 et C(p)=5,11). Entre 12 et 24 mois, deux modèles de prédiction ont été également développées chez les mâles. Le premier a été développé en fonction du périmètre thoracique (R²=0,87 et C(p)=2,06) et le second a pris en plus en compte la hauteur au garrot (R²=0,92 et C(p)=3,04). Chez les femelles, deux modèles ont été également développés dont le premier a pris en compte le périmètre thoracique (R²=0,85 et C(p)=5,14) et le second, la longueur scapulo-ischiale en plus du périmètre thoracique (R²=0,87 et C(p)=2,06). Entre 24 et 36 mois, la hauteur au garrot a été retenue dans le modèle de prédiction du poids chez les mâles (R²=0,78 et C(p)=5,03). Ce modèle a augmenté en précision lorsque la longueur scapulo-ischiale a été ajoutée à la hauteur au garrot (R²=0,86 et C(p)=2,43) chez les mâles. Par contre chez les femelles, le périmètre thoracique a été la meilleure variable explicative du modèle de prédiction contrairement aux mâles (R²=0,63 et C(p)=4,11) et ce modèle a été amélioré en précision lorsque la hauteur au garrot a été ajouté (R²=0,69 et C(p)=2,14). Dans l’ensemble, il apparaît que, pour chaque classe d’âge, les modèles de prédiction ont été plus précis chez les mâles que chez les femelles et que le périmètre thoracique a été la meilleure mensuration qui a estimé le mieux le poids de 6 à 24 mois chez les mâles et les femelles tandis qu’au-delà de 24 mois, c’est la hauteur au garrot qui a été la meilleure variable explicative chez les mâles et le périmètre thoraciques chez les femelles. Le tableau 4 présente le modèle de prédiction par sexe et par classe d’âge du poids des bovins de race Borgou à partir des mesures barymétriques chez le bovin Borgou.

Tableau 4: Modèles de prédiction du poids par classe d’âge des mâles entiers et des femelles non gestantes de bovins de race Borgou à partir des mesures barymétriques

Sexe

Age, mois

Effectif

Modèles de prédiction

R2

C(p)

Mâles

6-12

20

(A) Y = 1,23x- 39,82

0,81

6,57

6-12

20

(B) Y=0,84x + 1,36z- 120,95

0,91

2,01

12 à 24

62

(C) Y= 2,17x- 128,12

0,9

5,11

12 à 24

62

(D) Y =1,83x+0,59t –153,62

0,92

3,04

24 à 36

24

(E) Y = 4,34t-352,07

0,78

5,03

24 à 36

24

(F) Y = 2,62t+1,55z- 323,15

0,86

2,43

Femelles

6-12

22

(G) Y = 1,64x - 68,47

0,74

1,07

12 à 24

64

(H) Y = 1,9x – 102,60

0,85

5,14

12 à 24

64

(I) Y = 1,65x + 0,46z- 120,7

0,87

2,06

24 à 36

48

(J) Y = 1,98x -104,44

0,63

4,11

24 à 36

48

(K) Y= 1,82x +0,70t -163,83

0,69

2,14

Y: poids vif; x: périmètre thoracique; z: longueur scapulo-ischiale; t:hauteur au garrot

Prédiction du poids en fonction du périmètre thoracique des bovins Borgou

Parmi les différents types de régression testés (exponentielle, linéaire, logarithmique, polynomiale, puissance ou de moyenne mobile), la régression polynomiale a présenté les coefficients de détermination les plus élevés entre 6 et 12 mois et entre 12 et 24 mois chez les mâles avec des coefficients de détermination respectifs de 0,86 et 0,91. Des résultats identiques ont été obtenus pour les tranches d’âge de 6 à 12 mois (R²=0,90) et de 12 à 24 mois (R²=0,86) chez les femelles. Entre 24 et 36 mois d’âge, le modèle de prédiction est linéaire chez les mâles avec une précision faible (R²=0,47) tandis que le modèle de prédiction est polynomial chez les femelles (R²=0,69). Les différents modèles de prédiction retenus sont présentés au tableau 5 par classe d’âge et par sexe.

Tableau 5: Modèle de prédiction du poids par classe d’âge des mâles entiers et des femelles non gestantes en fonction du périmètre thoracique

Sexe

Age, mois

Modèle de prédiction

R2

Mâles

6 à 12

(L) Y= -0,03x2+ 7,08x – 322,05

0,86

12 à 24

(M) y= 0,005x2 + 1,04x -68,08

 

24 à 36

(N) Y=1,71x -66,61

0,91

Femelles

6 à 12

(O) Y=0,2x2 -36,16x +1535,6

0,90

12 à 24

(P) Y= -0,02x2+6,06x - 315,23

0,86

24 à 36

(Q) y= - 0,05x2 +16,36x -965,78

0,69

  Y : poids ;   x : Périmètre thoracique ;  Y est en kg ; x est en cm

Prédiction du poids en fonction de la longueur scapulo-ischiale

Les modèles de prédiction du poids développés en fonction de la longueur scapulo-ischiale étaient de type polynomial (tableau 6). Par rapport aux autres types de régressions testés, les régressions polynomiales ont présenté les R² les plus élevés. Comparativement aux femelles, les mâles ont les coefficients de détermination les plus élevés pour la même classe d’âge. La longueur scapulo-ischiale estime moins le poids des femelles au fur et mesure que l’âge des femelles augmente. Par contre chez les mâles, elle a mieux estimé le poids des veaux âgés de 6 à 12 mois et celui des taurillons âgés de 24 à 36 mois.

Tableau 6: Modèles de prédiction du poids par classe d’âge des mâles entiers et des femelles non gestantes en fonction de la longueur scapulo-ischiale

Sexe

Age, mois

Modèle de prédiction

R2

Mâles

6 à 12

(R) Y = 0,09z2 – 13,48z + 525,06

0,72

12 à 24

(S) Y= 0,01z2 – 0,84z + 28,93

0,64

24 à 36

(T) Y= - 0,22z2 + 50,001z – 2619,1

0,80

Femelles

6 à 12

(U) Y= 0,15z2 – 24,30z + 1025

0,70

12 à 24

(V) Y= -0,05z2 + 11,51z – 531,11

0,56

24 à 36

(Y)  = 0,04z2 – 7,45z +442,44

0,32

Y : poids ;   z : Longueur scapulo-ischiale ;  Y est en kg et y est en cm

Prédiction du poids en fonction de la hauteur au garrot

Les modèles de prédiction sur la base de la hauteur au garrot des animaux ont été également plus précis chez les mâles en comparaison aux femelles. Chez les mâles, les modèles de prédiction développés sont de type polynomial avec des coefficients de détermination qui augmentent de 0,56 à 0,79 en fonction de la classe d’âge (Tableau 7). Par contre, chez les femelles, les modèles de prédiction sur la base de la hauteur au garrot des animaux sont de type polynomial chez les velles (6 à 12 mois d’âge), linéaire chez les génisses 1 (12 à 24 mois) et de type puissance chez les femelles âgées de 24 à 36 mois (Tableau 7). Dans l’ensemble les coefficients de détermination obtenus sont très faibles et les modèles de prédiction qui en découlent sont peu fiables.

Tableau 7: Modèles de prédiction du poids en fonction de la hauteur au garrot par sexe et par classe d’âge

Sexe

Age, mois

Modèle de prédiction

R2

Mâles

6 à 12

(X) Y= 0,12t2 – 21,71t + 1055

0,56

12 à 24

(Y) Y= 0,03t2 – 4,07t + 173,5

0,70

24 à 36

(Z) Y= 0,07t2 -11,9t + 530

0,79

Femelles

6 à 12

(AA)Y=- 0,17t2 + 31,5t – 1354

0,25

12 à 24

(AB) Y=1,96t – 106,3

0,42

24 à 36

(AC) Y= 0,74t1,09

0,20

Y: poids; t: hauteur au garrot; Y est en kg  et t est en cm

Validation des modèles de prédiction

Chez les mâles âgés de 6 à 12 mois, l’équation de régression B obtenue par la régression «stepwise» a donné une moyenne résiduelle de 3,70 kg avec un écart type résiduel de 4,89 kg et l’équation de régression L de type polynomial obtenue par le périmètre thoracique a donné une moyenne résiduelle de 1,41 kg avec un écart type résiduel de 4,87. Chez les mâles âgés de 12 à 24 mois, l’équation D obtenue par régression «stepwise» et l’équation de régression polynomiale M obtenue avec le périmètre thoracique ont présenté les moyennes et les écart types résiduels les plus faibles. Pour la tranche d’âge de 24 à 36 mois, l’équation de régression F obtenue par «stepwise» et l’équation de régression polynomiale N obtenue par le périmètre thoracique, ont présenté les moyennes et les écart types résiduels les plus faibles et par conséquent, sont considérées comme étant les plus précises. Ces différentes équations sont les meilleures chez les mâles dans l’estimation du poids des bovins de race Borgou dans les tranches d’âge correspondantes (Tableau 8). Chez les femelles âgées de 6 à 12 mois, l’équation de régression E obtenue par « stepwise » a été la plus précise, mais néanmoins surestime le poids réel (Tableau 8). Entre 12 et 24 mois, les moyennes résiduelles ont été faibles et ont varié de -5,33 à 4,31 kg chez les femelles. Néanmoins les équations I et P sont les plus précises. Les équations I et AA surestiment le poids réels, tandis que les équations P et V sous estiment le poids réel chez les femelles.

Tableau 8 : Poids réel et estimé par les différentes équations

Sexe

Ages, mois

Différence entre poids réel et estimé

Moyenne résiduelle, kg

Ecart type résiduel, kg

Mâle

6 à 12

d1=Pr- P(B)

3,70

4,89

d2=Pr –P(L)

1,41

4,87

d3=Pr- P(R)

43,55

7,33

d4=Pr- P(X)

-6,19

7,61

12 à 24

d1 =Pr- P(D)

0,56

7,38

d2 = Pr –P(M)

4,28

8,26

d3= Pr-P(S)

78,74

14,74

d4=Pr- P(Y)

35,17

13,10

24 à 36

d1 =Pr-P(F)

5,63

7,34

d2 = Pr–P(N)

4,69

19,27

d3= Pr- P(T)

-59,14

9,13

d4=Pr- P(Z)

60,22

10,38

Femelle

6 à 12

d1 =Pr- P(E)

13,99

3,12

d2 = Pr -P P(O)

174,22

16,03

d3= Pr- P(U)

40,80

3,23

d4=Pr- P(AA)

-12,91

6,88

12 à 24

d1 =Pr- P(I)

3,43

7,86

d2=Pr - P(P)

-0,63

9,15

d3= Pr- P(V)

 

-5,33

8,66

d4=Pr- P(BB)

 

4,31

13,05

24 à 36

d1=Pr- P(K)

 

3,47

7,21

d2= Pr-P(Q)

 

-124,76

10,51

d3= Pr-P P(W)

 

22,98

14,50

d4=Pr- P(C’)

 

-0,15

10,73

di : différence entre poids réel (Pr) et poids estimé par P(X) à partir de l’équation X.


Discussion

Performances pondérales

Le poids des bovins de race Borgou a varié en fonction du sexe. Quel que soit l’âge à la pesée, sauf à 3 mois, les mâles ont un poids significativement plus élevé que celui des femelles, de la naissance à 45 mois d’âge. Le poids à la naissance a été de 18,3 kg pour les mâles et 17,8 kg pour les femelles soit une différence de 2,8 % dans la présente étude. Des travaux antérieurs ont révélé que les veaux Borgou sont plus lourds à la naissance que les velles (18,9kg vs18,3 kg) à la Ferme d’Elevage de l’Okpara (Youssao et al 2000). Ces veaux sont par contre plus lourds à la naissance que ceux des élevages traditionnels et de la Ferme d’Elevage de Bétécoucou où le poids à la naissance de la race Borgou est de 16,7 kg chez le mâle et de 15,5 kg chez la femelle (CIA-CSR 1996). La moyenne des poids à la naissance du veau Borgou est de 16,5 kg dans le nord du département du Borgou (Chabi Macco 1992). Cette supériorité peut s’expliquer par le fait qu’à la Ferme d’Elevage de Bétécoucou, le Bovin Borgou est transporté de son environnement naturel ce qui réduit ses aptitudes de production alors qu’en élevage traditionnel, les animaux ne bénéficient pas d’un bon suivi zoo-sanitaire et sont ainsi exposés à de nombreuses parasitoses gastro-intestinales (Youssao et al 2000).

A trois mois, les mâles ont pesé 38,2 kg et les femelles 38,8 kg. Tout comme le poids à la naissance, les veaux étaient plus lourds à trois mois que ceux des élevages traditionnels où ils pèsent 30,6 kg (Chabi Macco 1992). Le poids à trois mois des femelles est supérieur à celui des mâles. Le même constat a déjà été fait à la Ferme d’Elevage de Bétecoucou où les veaux pèsent 39,4 kg et les velles 40,4 kg (CIA-CSR 1996) et à la Ferme d’Elevage de l’Okpara où les veaux pèsent 42,6 kg et les velles41,1kg (Youssao et al 2000b). Par contre, d’autres auteurs ont rapporté que le poids des mâles est supérieur à celui des femelles à 3 mois d’âge (Awohouédji 2007, Bagri 2011). Le poids à 3 mois des femelles de notre étude est supérieur à celui issu des études d’Awohouédji (2007) en milieu traditionnel à Gogounou et de Bagri (2011) à la Ferme d’Elevage de l’Okpara. Par contre ce poids est inférieur à celui de Youssao et al (2000a) dans la même ferme. Chez les veaux, le poids à trois mois est supérieur à celui de Bagri (2011); mais il est inférieur à ceux de Youssao et al (2000a) et Awohouédji (2007) sans toutefois présenter de différence significative en fonction du sexe. L’environnement et les pratiques d’élevage peuvent expliquer les variations observées entre différents poids d’une même classe d’âge. Le poids à 6 mois des animaux de notre étude, quel que soit le sexe, est inférieur aux résultats d’Awohouédji (2007) dans la Commune de Gogounou qui sont de 64,7 kg chez les veaux et de 62,4 kg pour les velles. Cette différence s’explique par le degré de métissage avec le sang zébu. Plus on remonte vers le Nord, mieux les bovins Borgou contiennent du gènes zébu (Moazami-Goudarzi et al 2001). Youssao et al (2000a) ont trouvé des poids à 12 mois de 103 ±2,2 kg chez les mâles et 98,9 ± 2,2 kg chez les femelles à la Ferme d’Elevage de l’Okpara. Le poids à 12 mois des animaux mâles de la présente étude est inférieur à celui trouvé par ces auteurs, mais le poids des femelles à 12 mois est supérieur à leurs résultats. En élevage traditionnel, Dehoux et Houssou-Vê (1993) ont trouvé 89,5 kg comme poids à 12 mois des animaux de race Borgou. En milieu traditionnel, le bovin Borgou pèse en moyenne 127 kg à 24 mois selon Symoens et Hounsou-vê (1991). Ces différents poids sont inférieurs aux poids à 24 mois de la Ferme d’Elevage de l’Okpara qui sont de 156 kg pour les mâles et de 151 kg pour les femelles. Les mâles ont généralement une croissance plus rapide que les femelles, exception faite au gain moyen quotidien entre 0 et 3 mois où les femelles ont un gain moyen quotidien supérieur à celui des mâles. Le gain moyen quotidien des veaux de la naissance jusqu’à trois mois d’âge est de 268 g/j chez le mâle et 238 g/j chez la femelle à la Ferme de l’Okpara (Youssao et al 2000a) et est relativement plus important à la Ferme de Bétecoucou où elle varie de 267 à 298 g/j (CIA-CSR 1996). De manière générale, les vitesses de croissance sont en dessous de 200 g/j en élevage traditionnel (Chabi Macco 1992, Ogodja et Hounsou-Vê 1992).

Paramètres de la courbe de croissance

Le poids initial estimé a été de 36,7 kg chez les mâles contre 36,5 kg chez les femelles. Ces poids sont en dessus des poids réels à la naissance qui étaient de 18,3 kg pour les mâles et 17,8 kg pour les femelles à la Ferme d’Elevage de l’Okpara. Le modèle de Gompertz utilisé surestime le poids à la mise bas. En comparant la courbe théorique à la courbe réelle, il apparaît que la courbe réelle suit l’allure de la courbe théorique et sous-estime le poids en fin de croissance. De plus, la courbe réelle présente des fluctuations, ce qui met en évidence l’effet des facteurs non génétiques tels que la saison, l’alimentation, le suivi sanitaire, etc., qui occasionnent la chute temporelle de poids (Théwis et al 2005). L’âge à l’inflexion a été de 22,9 mois chez les mâles Borgou et 23,4 mois chez les femelles Borgou. Cet âge indique le moment où les animaux ont atteint leur croissance maximale (Théwis et al 2005). C’est l’âge idéal où le rapport coût / croissance est optimal et où il est conseillé de sortir les animaux d’engraissement.

Prédiction du poids des animaux
Régression par « Stepwise »

Le périmètre thoracique, la longueur scapulo-ischiale et la hauteur au garrot sont les mensurations utilisées en barymétrie en raison de leur corrélation avec le poids. Pour les modèles de prédiction obtenus par la méthode «stepwise» dans la présente étude, seules les mensurations les plus hautement corrélées ont été retenues dans le modèle de prédiction. En dehors du coefficient de détermination qui indique la précision de l’équation de prédiction, le coefficient de Mallows complète également le niveau de précision. Plus il y a de variable dans le modèle de prédiction, mieux le R² peut augmenter sans toutefois améliorer la précision (Dagnelie 1992). La meilleure équation est celle dont le R² est le plus élevé et le C(p) le plus bas (Falissard 1998). Dans l’ensemble, il apparait que, pour chaque classe d’âge, les modèles de prédiction obtenus dans la présente étude ont été plus précis chez les mâles que chez les femelles. Cette différence est liée à la conformation des mâles qui diffère de celle des femelles. A âge égal, les mâles ont un train antérieur plus lourd et plus volumineux que les femelles chez les bovins en général et dans la race Borgou en particulier (Youssao et al 2009). De manière générale, le périmètre thoracique est la meilleure mensuration qui estime le mieux le poids des animaux chez les mâles et les femelles dans la présente étude. Cette différence est fortement corrélée à la conformation des mâles et des femelles présentée ci-dessus. Ces résultats confirment ceux de nombreux auteurs qui rapportent que le périmètre thoracique est la mensuration qui apporte plus de précision sur la valeur prédictive du poids vif (Poivey et al 1980, Fall et al 1982, Landais 1983, Dineur et Thys 1986, Symoens et Houssou-vê 1991, Youssao et al 2000a, Abebe et al 2002, Akouango et al 2010). Après le périmètre thoracique, la hauteur au garrot ou la longueur scapulo-ischiale peuvent être utilisés dans le modèle de prédiction. L’ajout d’une des mensurations au périmètre thoracique améliore la précision. Du point de vue strictement mathématique, le coefficient de corrélation totale de la régression multiple de y sur x et z est toujours supérieur ou égal à celui de la régression simple sur une des deux variables (Falissard 1998). Cela indique que l’information apportée par deux variables est plus riche que celle fournie par une seule (Landais 1983).

Autres régressions

Parmi les différents types de régressions testés (exponentielle, linéaire, logarithmique, polynomiale, puissance ou de moyenne mobile), la régression polynomiale a présenté les coefficients de détermination les plus élevés (0,86 à 0,91). Les résultats de cette étude sont en accord avec ceux de Dineur et Thys (1986) au Nord du Cameroun, Youssao et al (2000a) sur les veaux Borgou et Dodo et al (2001) chez l’Azawak. Des équations polynomiales ont déjà été développées chez plusieurs races taurines voisines à la race Borgou comme le taurin Kapsiki du Cameroun (Dineur et Thys 1986), le taurin N’Dama en Côte d’Ivoire (Poivey et al 1980) et au Congo-Brazzaville (Akouango et al 2010). Des modèles de régression linéaires ont été également décrits dans cette étude avec moins de précision et des formules barymétriques sous forme d’équations linéaires avaient été également proposées pour le zébu Maure au Mali (CIPEA 1978) et le taurin N’Dama au Sénégal (Fall et al 1982). Dans l’ensemble, l’erreur dans l’estimation du poids par les équations linéaires s’avère plus importante que celles des régressions polynomiales proposées dans cette étude. Chez le bétail Borgou, les poids en dessous de 150 kg et au-dessus de 250 kg, prédits par les équations polynomiales, sont plus proches des poids observés que ceux calculés par une équation linéaire (Symoens et Hounsouvê 1991). En somme, l’équation basée uniquement sur le périmètre thoracique a l’avantage d’être simple, de demander moins de travail et de permettre l’établissement de tables de conversion du périmètre thoracique en poids directement applicables. Les différentes équations barymétriques développées chez le bovin Borgou ont concerné des animaux âgés de 0 à 36 mois. Au-delà de cet âge, la précision devient insuffisante du fait du niveau d’engraissement ou de l’état physiologique chez les femelles reproductrices. Les états musculaires et d’engraissement modifient de façon très sensible la nature des liaisons observées du fait que les dépôts adipeux obéissent à des lois très différentes de celles selon lesquelles s’opère la croissance des autres tissus.


Conclusion


Références bibliographiques

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Received 5 August 2013; Accepted 22 September 2013; Published 1 October 2013

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