Livestock Research for Rural Development 29 (3) 2017 Guide for preparation of papers LRRD Newsletter

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Quelques plantes utilisées contre des maladies des chèvres dans les territoires de Kalemie et de Moba (RDC)

L R T Kumwimba, W L ABaysande1, B M Aamba1, K B Kikumbi, K M Mbayo2, K E Ngoy3 et S J B Lumbu2

Faculté de médecine, Université de Kalemie (RDC)
rudykumwimba@gmail.com
1 Faculté de Sciences agronomiques, Université de Kalemie (RDC)
2 Département de chimie, Faculté des sciences, Université de Lubumbashi (RDC)
3 Département de chimie, Institut Supérieur Pédagogique de Lubumbashi (RDC)

Résumé

En vue de contribuer à la connaissance des plantes médicinales utilisées contre les maladies des chèvres dans les territoires de Kalemie et de Moba, une enquête ethnobotanique a été menée de mai 2013 à juillet 2015 auprès de 268 personnes qui étaient éleveurs (68,3%), tradipraticiens (18,3%), vétérinaires (3,0%) ou agronomes (4,9%), dans ces territoires en république démocratique du Congo. Dans l’aire de recherche, les pathologies les plus fréquentes chez les caprins sont les dermatoses (93,4% des élevages), les diarrhées (88,5%) et les verminoses (72,1%). Parmi ces pathologies, les parasitoses gastrointestinales (65,2%) et les gales (27,9%) sont les plus meurtrières. L’enquête a recensé 54 espèces de plantes médicinales qui se répartissent en 45 genres et en 24 familles parmi lesquelles trois sont les plus fréquentes : Asteraceae (16,7%), Fabaceae (14,8%) et Euphorbiaceae (13,0%). Les pathologies les plus traitées par les plantes recensées sont les parasitoses gastrointestinales (42,9%) et les diarrhées (14,3%).

Les recettes médicinales sont fréquemment préparées à l’aide des feuilles (52,1%) et des racines (23,9%). Le mode de préparation des vermifuges traditionnels est la macération (52,4%, la décoction (25,7%) ou le broyage (22,7%), et l’administration habituelle la voie orale (96,7 %). Les plantes médicinales sont donc largement utilisées dans ces territoires. Elles pourraient fournir de nouvelles molécules médicamenteuses.

Mots-clés: ethnomédecine, parasitose gastro-intestinale, plante médicinale



Some plants used against goat diseases in Kalemie and Moba territories (RDC)

Abstracts

In order to contribute to the knowledge of the medicinal plants used against the diseases of the goats in the territories of Kalemie and Moba, an ethnobotanic survey was carried out from may 2013 to july 2015 near 268 people who were herders (68.3%), traditional healers (18.3%), veterinary surgeons (3.0%) or agronomists (4.9%), in these territories in democratic republic of Congo. In the area surveyed, the most frequent goat pathologies were skin diseases (93.4%), diarrhea (88.5%) and worms (72.1%). Among these pathologies identified, the gastrointestinal parasites were the most deadly disease (65.2%). The results of the survey identified 54 medicinal plants which are divided into 45 genera and 24 families among whom three are the most frequently used: Asteraceae (16.7%), Fabaceae (14.8%) and Euphorbiaceae (13.0%). Medicinal recipes are often prepared using the leaves (52.1%) and the roots (23.9%). The method of preparation of traditional anthelmintics for the goats is the maceration (51.4%), the decoction (25.7%) or the crushing (22.7%) and oral route is the usual mode of administration (96.7%).

This study showed that the medicinal plants are largely used in these territories. The plants identified during this survey could be a basis for phytochemical, pharmacological and toxicological studies for the discovery of new molecules alternatives to synthetic anthelmintics.

Key-words: ethnomedecine, gastro-intestinal parasitosis, medicinal plant


Introduction

En République Démocratique du Congo, les mesures de prévention systématique des grandes maladies infectieuses et parasitaires, les vaccinations, les traitements et les prophylaxies dans le domaine de l’élevage en particulier restent un réel défi à relever dans les milieux ruraux suite à la méconnaissance de l’importance des produits vétérinaires, à la rareté et surtout au coût élevé de ces produits chimiques (Robes 2007).

Dans les territoires de Kalemie et de Moba, le développement de l’élevage des chèvres se heurte aux problèmes des maladies infectieuses, parasitaires et parfois métaboliques (IPAPEL 2014). En effet, les parasitoses gastro-intestinales des chèvres sont les maladies les plus prononcées et les plus redoutables dans tous les groupements et villages de ces territoires. Ces pathologies poussent les éleveurs et paysans à vendre leurs animaux malades à moindre prix et d’autres à abandonner totalement la carrière d’élevage alors qu’elle était source revenus et épargne ; cela suite au manque de produits qui traitent ces différents types des pathologies, à la méconnaissance de l’existence des produits vétérinaires, ou des remèdes phytothérapeutiques vétérinaires ou encore à l’inefficacité de certains produits chimiques présumés utiles pour les traitements symptomatiques des parasitoses gastro-intestinales des chèvres et certaines autres pathologies animales (FAO 2010 ; IPAPEL 2014).

Les antihelminthiques chimiques sont les moyens usuels de lutte contre les helminthoses gastro-intestinales. Cependant, l’apparition de populations d’helminthes résistant à ces antiparasitaires de synthèse est de plus en plus fréquente (Hood 2004 ; Gnoula et al 2007).

Les études menées par plusieurs chercheurs, notamment celles de Duval (1994), Carré (2004), Robes (2007), Pongombo et Okombe (2008) et Okombe (2011), ont révélé l’émergence de souches résistantes aux vermifuges chimiques dont les benzimidazoles, les imidazothiazoles, les tetrahydropyrimidines, et même les avermectines et les mylbemycines (moxidectine) qui constituent une nouvelle famille de vermifuges. La recherche de nouvelles molécules antihelminthiques alternatives ou complémentaires dotées de nouveaux mécanismes d’action, est donc une nécessité (Robes 2007 ; Sokerya et al 2009 ; Okombe 2011).

Les populations africaines utilisent en effet de nombreuses recettes pour le traitement des parasitoses gastro-intestinales. On considère à l’heure actuelle que près de 75 % de la population africaine n’a recours qu’aux plantes qui l’entourent pour traiter ses animaux et n’a pas accès aux médicaments dits «modernes». De nombreuses plantes utilisées telles quelles, sont aussi efficaces que les médicaments importés par l’Afrique et inconnues par la plus grande partie de la population (Dupriez et al1987 ; Pousset 2004 ; Ake Assi et Guinko 1991 ; Malgras 1992 ; Neuwinger 2000).

C’est dans cette optique que des enquêtes ethnobotaniques ont été menées auprès des éleveurs, tradipraticiens, vétérinaires et zootechniciens des territoires de Kalemie et de Moba entre mai 2013 et juillet 2015 afin d’y inventorier les plantes médicinales utilisées dans la pharmacopée traditionnelle vétérinaire. Les recettes utilisées localement pourraient d’une part être améliorées du point de vue hygiène et présentation et d’autre part servir de point de départ pour des études phytochimiques, parasitologiques, pharmacodynamiques et toxicologiques plus poussées pour en estimer leur efficacité réelle.


Matériel et méthodes

Milieu

Les enquêtes ethnobotaniques ont été effectuées dans la zone Est de la République Démocratique du Congo comprise entre 5° et 7º 04′ de latitude Sud et 26° et 29º de longitude Est. La zone couvre deux territoires de la province du Tanganyika avec comme limites : le territoire de Fizi au nord, les territoires de Nyunzu et Manono à l’ouest, le territoire de Pweto et la Zambie au sud et le lac Tanganyika et la Tanzanie à l’est (Anonyme 2012).

Le sol de la zone d’étude est sablo-argileux selon les endroits et la végétation est de type guinéen, principalement couverte par 3 types de végétation : la savane herbeuse, la forêt claire et la steppe sur les hauts plateaux (Mota 2000).

La zone d’étude jouit d’un climat tropical avec 5 à 6 mois de saison sèche allant de fin avril à début octobre ; les précipitations sont comprises entre 770 et 1 500 mm. Selon les localités, les températures moyennes sont de 20 à 27°C (C.D.A.L. 1971 ; Anonyme 2010).

Les enquêtes dans le territoire de Moba se sont déroulées du 28 août au 29 octobre 2013 dans les différents axes routiers du dit territoire où sont érigés des villages ayant la vocation agro- pastorale à partir de la cité de Kirungu. Dans le territoire de Kalemie, les enquêtes ont été réalisées en deux temps, de mai à août 2013 et d’octobre 2014 à juillet 2015 dans les divers villages éparpillés sur différents axes routiers partant de la ville de Kalemie. La carte en annexe représente la zone d’étude.

Matériel utilisé au cours de l’enquête ethnobotanique

Un questionnaire d’enquête ethnopharmacologique pour interviewer les différents intervenants, un stylo à bille, deux appareils photographiques numériques pour la prise des différentes photos, une moto pour assurer les déplacements et deux téléphones portables facilitant les enregistrements de tous les entretiens figurent parmi les matériels qui ont été utilisés. Outre ces matériels, une machette, des sachets en plastique, un couteau et des fardes en papier bristol ont servi à la récolte et à la conservation des échantillons des feuilles, tiges, graines et racines des différentes plantes dans diverses localités de la zone d’étude en vue de l’identification et de la constitution d’un herbier. Ces matériels ont été conservés au conservatoire de la Faculté des sciences agronomiques de l’Université de Kalemie.

Méthode d’enquête ethnobotanique

Dans cette étude il a été fait recours à la méthode d’enquête ethnopharmacologique selon le modèle Okombe (2011). 268 fiches questionnaires ont été adressées à différents interviewés particulièrement aux personnes ayant la vocation agro-pastorale et les connaissances sur l’usage de la phytothérapie utilisée dans la pharmacopée traditionnelle vétérinaire du milieu. Des éleveurs de caprins, des agronomes, des médecins vétérinaires, des tradipraticiens ou toute autre personne connaissant des plantes médicinales et leur usage médico-traditionnel dans le domaine de la médecine traditionnelle vétérinaire ont été consultés.

Les renseignements recueillis lors de ces enquêtes ont porté tout d’abord sur l’identification des personnes (sexe, âge, ethnie ou tribu, niveau d’instruction, activité professionnelle principale et acquisition des connaissances sur l’ethnomédecine vétérinaire) ; ensuite celle des maladies des chèvres (causes, périodes de survenue, animaux touchés, soins des animaux malades) et des plantes (noms vernaculaires locaux de la plante) et enfin sur les connaissances ethnobotaniques (partie utilisée, modes de préparation et d’administration, mode de conservation). Les noms scientifiques et les familles des plantes ont été donnés après identification par des botanistes, personnes ressources ou consultation des ouvrages et de l’outil internet.

Les données chiffrées ont été traitées avec l’utilitaire statistique d’Excel 2007. Les fréquences reportées donnent le nombre de citations par rapport à l’ensemble des enquêtés, une même personne enquêtée pouvant donner plusieurs réponses dans une même situation.


Résultats

Identification des personnes ressources

Les informations relatives à la catégorisation professionnelle, l’âge, le sexe, le niveau d’étude, la tribu des personnes enquêtées et leur source de connaissances sur la phytothérapie vétérinaire dans le site de recherche sont regroupées dans le tableau 1 ci-dessous.

Tableau 1. Caractéristiques des personnes enquêtées, utilisateurs de la phytothérapie vétérinaire

Paramètres

Eclatement des paramètres

Effectifs par territoire

Effectif
total

(N=268)

%

Moba

Kalemie

N=88

%

N=180

%

01

Genre

Hommes

59

67

121

67,2

180

67,2

Femmes

29

32,9

59

32,8

88

32,8

 

02

Tranches d’âge (ans)

20 - 40

19

21,6

82

45,5

101

37,6

41 - 60

39

44,3

62

34,6

101

37,6

61 - 80

26

29,5

27

15

53

19,8

81 - 100

4

4,5

9

5

13

4,8

 

03

Ethnies

Tabwa

86

97,7

46

25,8

132

49,3

Bembe

-

-

37

20,5

37

13,8

Luba

2

2,3

26

14,4

28

10,4

Holoholo

-

-

28

15,5

28

10,4

Mbote

-

-

23

12,8

23

8,6

Fulero

-

-

20

11,1

20

7,5

 

04

Sources des connaissances sur la phytothérapie vétérinaire

Tradition familiale

62

70,5

139

77,2

201

75,0

Contact avec les autres tradipraticiens

10

10,9

22

12,2

39

11,9

Contact avec les anciens

8

9,1

11

6,1

19

7,1

Expérience personnelle

4

4,5

7

3,8

11

4,1

Séminaire de formation

3

3,4

-

-

3

1,1

Rêve

1

1,1

1

0,6

2

0,7

 

05

Professions principales

Médecins vétérinaires

5

5,7

3

1,7

8

3,0

Ing. agronomes

5

5,7

8

4,4

13

4,9

Infirmiers

8

9,1

7

3,8

15

5,6

Eleveurs

51

57,9

132

73,3

183

68,3

Tradipraticiens

19

21,6

30

16,7

49

18,3

 

06

Niveaux d’étude

Analphabète

37

42,1

31

17,3

68

25,4

Primaire

19

22,1

102

56,6

121

45,1

Secondaire

15

16,8

40

22,2

55

20,5

Supérieur

17

18,9

7

3,8

24

8,9

 

Total

88

180

268

100

Le tableau ci-haut montre que 268 personnes dont 180 hommes (67,2%) et 88 femmes (32,8%) ont été interviewées pour la récolte des données sur l’utilisation des vermifuges phytochimiques traitant des parasitoses gastro-intestinales des caprins. Ce tableau montre également que l’âge des utilisateurs de la phytothérapie vétérinaire dans l’aire d’étude est compris entre 22 et 88 ans, en moyenne 47,0±11,3 ans dont 25,4% sont analphabètes contre 74,6% qui savent lire et écrire. Plus de 68% des enquêtés sont des éleveurs et 18 % sont des tradipraticiens.

Les personnes interrogées appartiennent aux différentes tribus des territoires de Kalemie et de Moba dont les principales sont par ordre d’importance : Tabwa, Bembe, Luba, Holoholo, Mbote et Fulero. La majorité d’entre eux (près de 80%) disent avoir acquis leurs connaissances sur les plantes de leurs parents et d’anciens utilisateurs. Toutes les personnes rencontrées cueillent d’elles-mêmes, confectionnent et administrent à leurs chèvres dans leur environnement les plantes qu’elles utilisent d’après leurs connaissances.

Identification des pathologies des caprins dans l’aire d’enquête

Il s’agit des informations relatives aux pathologies courantes et les plus meurtrières, leur fréquence, le personnel soignant, et les produits utilisés dans les traitements contre les parasitoses gastro-intestinales des chèvres dans les territoires de Moba et Kalemie.

Tableau 2. Pathologies les plus fréquentes chez les caprins dans l’aire de recherche

Paramètres

Eclatement des paramètres

Eleveurs

(N = 183)

%

01

Existence de pathologies
dans le troupeau

Fréquemment

163

89,1

Quelquefois

11

6,1

Rarement

9

4,9

Jamais

0

0

 

02

Pathologies les plus fréquentes

Dermatoses

171

93,4

Diarrhées

162

88,5

Verminoses

132

72,1

Toux

59

32,2

Kérato-conjonctivites

39

21,3

Présences d’ectoparasites

47

25,7

Avortements

45

24,6

Rétentions placentaires

30

16,4

Eczémas contagieux

28

15,3

Agalacties

20

10,9

 

03

Maladies les plus urtrières

Parasitoses gastro-intestinales

119

65,2

Gales

51

27,9

Autres maladies

12

6,6

 

04

Traitement appliqué contre les
parasitoses gastro-intestinales

Plantes médicinales

68

37,2

Pharmaco-vétérinaires

19

10,4

Traitement mixte

29

15,8

Aucun médicament

67

36,6

 

05

Personnel soignant

Eleveur lui-même

157

85,8

Vétérinaire

2

1,1

Tradipraticien

19

10,4

Autre personne

8

4,4

Le tableau ci-haut montre que 89,1 % des éleveurs enquêtés ont reconnu que leurs troupeaux de chèvres tombaient fréquemment malades ; les éleveurs soignent généralement leurs chèvres eux-mêmes (85,8% des interrogés) ; 10,4% des enquêtés recourent aux tradipraticiens et seulement 1,1% aux vétérinaires.

Ce tableau montre aussi que, indistinctement du territoire, les dermatoses (gales, teignes) sont les pathologies les plus fréquentes (93,4%), suivies des cas de diarrhées (88,5 %), verminoses gastro-intestinales (72,1 %). Les autres pathologies ont été indiquées avec une fréquence inférieure à 50%. Il s’agit de la toux (32,2%), la présence d’ectoparasites (25,7%), de l’avortement (24,6%), de la kérato-conjonctivite (21,3%), de la rétention placentaire (16,4%), de l’eczéma contagieux (15,3%) et de l’agalactie (10,9%).

Parmi les pathologies les plus meurtrières, les parasitoses gastro-intestinales viennent en tête (65,2%), suivies des gales (27,9%) ; les autres pathologies sont citées comme causes de mortalité dans 6,6% des cas.

Par rapport au traitement appliqué contre les parasitoses gastro-intestinales, 36,6 % des enquêtés ne recourent à aucun traitement pour soigner leurs chèvres. Par contre, 37,2% font appel aux plantes médicinales et 10,4% des enquêtés utilisent les produits vétérinaires. Enfin, 15,8% des enquêtés recourent à la fois à la phytothérapie et aux produits vétérinaires modernes. Pris à part, il apparait que les enquêtés du territoire de Moba soignent toujours leurs chèvres.

Tableau 3. Symptômes et causes des pathologies les plus fréquentes chez les caprins selon les enquêtés

Pathologies

Symptômes selon les enquêtés

Causes favorisantes selon les enquêtés

Période où sévit la maladie

Diarrhées

Emission de selles liquides, sanguinolentes, présence de vers dans les selles, faiblesse corporelle, manque d’appétit

Intoxication, eaux sales, infections diverses

Toute l’année

 

Dermatoses

Lésions cutanées : vésicules, prurit ; apparition de squames sur la peau et perte de poils

Des parasites, climat, mauvais pâturages, infestation de la peau par des tiques, des puces

Toute l’année

 

Verminoses

Diarrhée, perte de poids, croissance retardée, baisse de la reproductivité, ballonnement du ventre, manque d’appétit, pica, aspect terne des poils

L’usage d’un même pâturage pendant plusieurs jours (au-delà de 8 jours) ; l’usage d’une pâture marécageuse

Saison des pluies et fin de saison sèche

 

Toux

Toux fréquente, respiration bruyante, émission de mucus nasal (jetage)

Infections respiratoires, froid

Saison des pluies et fin de saison froide

 

Kérato-conjonctivite

Larmoiement oculaire (développement d’une matière blanchâtre dans la muqueuse oculaire ; la cornée est couverte par une matière sous forme de nuée)

Poussières, irritation par corps étranger, manque d’hygiène, introduction d’une nouvelle bête dans le troupeau, certains acariens

Toute l’année

 

Avortement

Les avortements répétitifs et naissance de mort nés

Intoxication, choc suite au combat, traumatisme

Toute l’année

 

Agalaxie

Absence de lait soit après une mise bas, soit pendant la période d’allaitement

Manque d’une bonne fraction alimentaire pendant la gestation

Toute l’année, surtout

saison sèche

 

Rétention placentaire

Non libération des arrière-faix après mise bas une demi-journée à un jour après la mise bas : le placenta pend à l’entrée de la vulve et est bien visible ou reste à l’intérieur : métrite, écoulement de liquide puant

Choc à la suite d’un combat

Toute l’année

 

Parasitoses externes

Présence de tiques, poux, puces sur la peau

Manque d’hygiène, non rotation des pâturages

Toute l’année, surtout

saison des pluies

 

Eczéma contagieux

Lésions cutanées : boutons et croûtes épaisses autour de la bouche

Usage des pâturages infectés, contamination pendant les manipulations des bêtes

Toute l’année

Le tableau 3 indique que les enquêtés reconnaissent facilement les pathologies des chèvres ; ils y attribuent des causes dont l’incidence est variable selon le climat.

Identification des plantes utilisées contre les parasitoses gastro-intestinales des chèvres

Les personnes interrogées lors de ces enquêtes dans l’aire de recherche, ont permis d’identifier 54 plantes médicinales couramment utilisées en phytothérapie vétérinaire contre les principales maladies, surtout comme vermifuges phytochimiques contre les parasitoses gastro-intestinales en élevage des chèvres. Les plantes médicinales utilisées comme vermifuges traditionnels lors de l’enquête ethnobotanique sont utilisées sous forme de bourgeon (Bou), de bulbe (Bu), d’écorce (E), de feuille (F), de graine (Gr), de jus de tiges (Jus), de latex (La), de plante entière (Pe), de racine (R), de tige (T) ou de tubercule (Tu).

Les informations récoltées sont reprises dans le tableau 4 ci-dessous relatif à la liste nominative des plantes couramment utilisées contre les maladies des chèvres, leurs noms vernaculaires, leur nom scientifique, leur famille, leur fréquence d’utilisation par les enquêtés et les parties de la plante utilisées.

Tableau 4. Liste des plantes couramment utilisées contre les maladies des chèvres

Espèce végétale

Nom vernaculaire

PU

Indication ou pathologie

Mode de préparation

Fréquence par territoire (%)

Fréquence
globale (%)

Moba

Kalemie

Abrus precatorius (Fabaceae)

Arbre à prières (Fr), Ngemu (Kib)

F

Verminoses

Macération

8,7

2,7

1,9

 

Acacia sp. (Mimosaceae)

Acacias (Fr),
Kilunguti (Tab)

Rs

Verminoses, ballonnement de ventre

Macération, décoction

5

3,7

4,1

 

Ageratum conyzoides (Asteraceae)

Eupatoire bleue (Fr),
Na’m’ula (Kib)

F

Diarrhée, cholera

Décoction

-

6,9

4,8

 

Allium cepa (Alliaceae)

Echalote (Fr), Matungulu (Sw)

Bu, F

Troubles digestifs

Macération

-

2,1

1,5

 

Allium sativum L. (Alliaceae)

Ail (Fr), Matungulusumu (Sw)

B

Verminoses, pseudopeste aviaire, plaie de peau

Broyage et macération

-

5,3

3,7

 

Aloe congolensis (Asphodelaceae)

Aloès du Congo (Fr), Alovera ou subira (sw), kizime (Tab)

F

Verminoses, intoxication, constipation

Broyage

-

2,1

1,9

 

Andata abyssinica (Fabaceae)

Kipondoliyo (Tab)

F, Tu

Diarrhée sanguinolente, verminoses

Macération

1,2

1,1

3,4

 

Bidens pilosa (Asteraceae)

Bident pileux (Fr),
Sokontwe (Lub)

F

Plaies, verminoses

Application locale, Décoction

7,5

24,1

19

 

Blumea cristata (Asteraceae)

Vundu (Tab)

F, R

Amaigrissement profond, verminose

Décoction Macération

7,5

3,2

4,5

 

Brachystegia falcato- appendiculata (Fabaceae)

Kasombo (Tab)

Rs

Amaigrissement, mort à la naissance

Macération

7,5

-

2,2

 

Cannabis sativa (Canabaceae)

Chanvre (Fr), Bange (Sw)

F, Gr

Verminoses, morsures de serpent, inflammation, plaies sur la peau

Broyage

-

4,8

3,4

 

Carica papaya L. (Caricaceae)

Papayer (Fr),
Kipapayi (Lub, Tab, Sw)

R

F, T

Gale sarcoptique, diarrhée, verminoses

Décoction, macération

41,2

10,2

19,4

 

Cassia floribunda (Fabaceae)

Casse florifère (Fr),
Fimbo nyoka (Sw)

F, R

Vers intestinaux

Macération

-

4,8

3,4

 

Cassia siamea (Mimosaceae)

Casse du Siam (Fr), Kasha (Sw)

Rs

Verminoses

Décoction, macération

-

1,1

0,7

 

Catharanthus roseus (Apocynaceae)

Pervenche de Madagascar (Fr),
Madagascar (Sw)

R

Verminoses

Macération

-

6,9

4,8

 

Chenopodium ambrosioides (Chenopodiaceae)

Fausse ambroisie (Fr), Anuanua (Kib), lufwanyoka (Lub)

F

Verminoses

Broyage

-

1,1

0,7

 

Citrus limon Pers.(Rutaceae)

Citronnier (Fr), Ndimu (Sw)

Grs, Jus

Kératite, verminoses, dermatoses, gales, tiques

Broyage, instillation

5

5,3

5,2

 

Combretumgiorgii (Combretaceae)

Aigrette (Fr), Kaswati (Tab)

F, R

Verminoses, diarrhée

Broyage

5,0

1,1

2,2

 

Conyza sumatrensis Retz. et E. Walker (Asteraceae)

Vergerette de Sumatra (Fr),
Songololwe (Tab)

F

Plaies, verminoses, névroses

Décoction, application locale

7,5

20,8

16,8

 

Crassocephalum crepidioides (Asteraceae)

Tundubela (Kib)

F

Verminoses, inflammation, plaies

Décoction

-

2,14

1,5

 

Cucurbita moschata Duchesn (Cucurbitaceae)

Courge musquée (Fr),
Lunyungu (Kib)

Gr, Bg

Verminoses, conjonctivite, pseudo peste aviaire

Broyage, macération

-

6,4

4,5

 

Cymbopogon citratus L. (Poaceae)

Citronnelle (Fr),
Kiyombomputu (Lub)

F

Verminoses

Décoction

-

10,7

7,5

 

Cyperacium nathera L. (Cyperaceae)

Souchet (Fr), Ndangudangu (Sw)

F, R

Verminoses, pseudo peste aviaire, diarrhée grave, kérato conjonctivite

Décoction, macération

-

10,7

7,5

 

Datura sp (Solanaceae)

Datura (Fr), Tuntunya (Lub)

F

Verminoses

Broyage et macération

-

1,1

0,7

 

Datura stramonium (Solanaceae)

Stramoine (Fr), Chamukwale (Sw)

F

Verminoses, toute inflammation

Broyage et macération

-

4,8

3,4

 

Duranta sp (Verbenaceae)

Atobolamitete (Kib)

F, Rs

Verminoses, tuer des poissons, diarrhée

Macération

-

8,02

5,6

 

Duranta erecta (Verbenaceae)

Vanillier de Cayenne (Fr),
Banda (Tab)

F, Rs

Diarrhée sanguinolente, verminoses

Macération

6,2

4,3

4,85

 

Dolichopentas decora, = Pentas homblei De Wild (Rubiaceae)

Kanoka (Tab)

Rs

Verminoses, diarrhée, pseudo peste aviaire

Macération

6,2

-

1,9

 

Erythrina abyssinica Lam. (Fabaceae)

Arbre de corail d’Abyssinie (Fr),
Nkinsungu (Tab)

Rs

Verminoses, amaigrissement

Macération

1,2

-

0,4

 

Euphorbia grantii (Euphorbiaceae)

Euphorbe de Grant (Fr),
Kumakuma (Lub)

F

Verminoses, pseudo peste aviaire

Décoction

-

1,1

0,7

 

Euphorbia hirta L. (Euphorbiaceae)

Petite euphorbe (Fr),
Kabutovu (Sw), Kavudji (lub)

F,Pe

Diarrhée, verminoses

Décoction

-

1,6

1,1

 

Euphorbia riticali (Euphorbiaceae)

Potenge (sw)

La, R

Diarrhée, verminoses

Décoction

-

1,6

1,1

 

Glechoma hederacea (Lamiaceae)

Lierre terrestre (Fr),
Mlalavumba (Sw)

F

Kérato- conjonctivite, verminoses

Macération

11,2

2,1

4,8

 

Hymenocardia acida Tul. (Euphorbiaceae)

Cœurs volants (Fr),
Kapempe (Tab)

Ec

Verminoses, diarrhée, otite

Broyage

17,5

-

5,2

 

Manihot esculenta (Euphorbiaceae)

Manioc (Fr), Kalia (Tab)

F, Tu

Diarrhée, gales

Macération

15

5,8

8,6

 

Melanthera albinervia O. Hoffm. Subsp acuminata (S. Moore) =Aspilia africana (Asteraceae)

Bandeau ou tournesol sauvage (Fr), Butema (Holo)

F

Verminoses

Décoction et macération

-

3,7

2,6

 

Moringa oleifera Lam. (Fabaceae)

Moringa (Fr), Bintimaria (Sw)

F

Verminoses, pseudo peste aviaire, diarrhée sanguinolente

Broyage et macération

-

3,7

2,6

 

Musa sapientum (Musaceae)

Bananier (Fr), Kitika (Sw)

Jus T

Diarrhée

Broyage tige

-

3,3

2,2

 

Nicotiana tabacum (Solanaceae)

Tabac (Fr.), Badibadi (Sw)

F

Verminoses, pseudo peste aviaire

Broyage et macération

-

11,8

8,2

 

Non identifié (Mimosaceae)

Malumalu (sw)

F

Verminoses

Macération,

-

8,0

5,6

 

Ocimum basilicum (Lamiaceae)

Basilic (Fr), Lwenye (Lub)

F

Verminoses, diarrhée

Macération

42,5

-

12,7

 

Oryza sativa (Poaceae)

Riz (Fr), Muchele

Gr

Verminoses, diarrhée

Décoction

-

5,3

3,7

 

Pasaccardoa grantii De Wild. (Asteraceae)

Nsambi (Tab)

R

Diarrhée sanguinolente, verminoses

Broyage et macération

5

-

1,5

 

Piliostigma thonningii (Fabaceae)

Pied-de-bœuf (Fr), Efumbe (kib)

F

Diarrhée, verminoses

Macération

-

18,7

13,1

 

Psidium guajava (Myrtaceae)

Goyavier (Fr), Mpera (Sw)

F, Ec

Verminoses

Broyage et macération

10

4,8

6,3

 

Ricinus communis L. (Euphorbiaceae)

Ricin (Fr), Mutondomono (Tab)

Gr

Kératite, intoxication

Huile en instillation

-

1,7

1,1

 

Senna alata (Caesalpiniaceae)

Dartier (Fr), Akatamipanga (Kib)

F

Diarrhée, verminoses

Décoction, macération

-

1,6

1,1

 

Strychnos spinoza (Strychnaceae)

Vomiquierépineux (Fr),
Mulungi (Tab)

Rs

Parasitoses, diarrhée sanguinolente,plaies

Macération

11,2

-

3,4

 

Tephrosia vogelii Hook (Fabaceae)

Téphrosie de Vogel (Fr),
Buba (Lub)

F

Verminoses, gale sarcoptique, plaies

Macération

1,2

9,1

6,7

 

Tithonia diversifolia (Asteraceae)

Tournesol mexicain (Fr),
Kilulunkundja (Lub)

F

Verminoses

Décoction et macération

-

4,8

3,4

 

Urtica urens (Solanaceae)

Ortie brûlante (Fr),
Ebababuchi (Kib)

F

Verminoses

Broyage et macération

-

2,14

1,5

 

Vernonia amygdalina (Asteraceae)

Vernonie commune (Fr),
Kiluluchunngu (Sw)

F

Verminoses

Décoction

8,7

20,3

16,8

 

Vitex thomasii (Verbenaceae)

Lusiliba (Kir)

F,Rs

Verminoses

Macération

-

8,6

5,9

Les noms vernaculaires sont donnés en français (Fr,) et en langues holoholo (Holo), kirega (Kir), kibembe (Kib), luba (Lub), swahili (Sw) ou/et tabwa (Tab).

Les espèces végétales les plus utilisées sont Carica papaya (papayer), Bidens pilosa (bident pileux),Conyza sumatrensis (vergerette de Sumatra), Vernonia amygdalina (vernonie commune)citées par plus de 16% des enquêtés ; alors que Ocimum basilicum (basilic), Cymbopogon citratus (citronelle), Piliostigma thonningii (pied-de-bœuf), Tephrosia vogeli (téphrosie de Vogel) , Cyperacium nathera, Vitex thomasii, Nicotiana tabacum (tabac), Hymenocardia acida (cœurs volants) , Duranta sp, Citrus limon (citronnier), Psidium guajava (goyavier), Manihot esculenta (manioc) l’ont été par plus de 5% des utilisateurs de vermifuge phytochimique de cette étude.
Sur les 54 plantes, seulement 13 plantes, soit 24% ont été citées dans les deux territoires, mais avec des fréquences très variables.

Mode d’utilisation des plantes antiparasitaires

Le mode d’utilisation des plantes antiparasitaires regroupe les connaissances des utilisateurs de l’ethnomédecine vétérinaire relatives aux parties utilisées, modes de préparation, d’administration et mode de conservation des remèdes phytochimiques.

Tableau 5. Parties de la plante, préparation, conservation et voies d’administration des remèdes traditionnels.

Paramètres

Eclatement des
paramètres

Fréquence

Paramètres

Eclatement des
paramètres

Fréquence

N

%

N

%

Familles végétales citées

Asteraceae

9

16,7

Pathologies ou indications

Parasitoses gastrointestinales

48

42,9

Fabaceae

8

14,8

Diarrhée

16

14,3

Euphorbiaceae

7

13,0

Pseudopeste aviaire

7

6,3

Solanaceae

4

7,4

Plaie cutanée ou blessure

7

6,3

Lamiaceae

3

5,6

Diarrhée sanguinolente

5

45

Mimosaceae

3

5,6

Kérato-conjonctivite

4

3,6

Verbenaceae

3

5,6

Gales

4

3,6

Alliaceae

2

3,7

Inflammations

3

2,7

Poaceae

2

3,7

Perte de poids

3

2,7

Autresfamilles

13

24,1

Intoxication

2

1,8

Langue ou dialecte

Swahili

21

35,0

Ballonnement du ventre

1

0,9

Tabwa

17

28,3

Rage bovine

1

0,9

Luba

11

18,3

Cholera

1

0,9

Kibembe

9

15,0

Conjonctivite

1

0,9

Holoholo

1

1,7

Constipation

1

0,9

Kirega

1

1,7

Dermatoses

1

0,9

Organes utilisés de la plante

Feuilles

38

52,8

Désordres digestifs

1

0,9

Racines

17

23,6

Chasse des tiques

1

0,9

Graines

5

6,9

Intoxication des poissons

1

0,9

Ecorce

2

2,8

Névrose

1

0,9

Bulbe

2

2,8

Otites

1

0,9

Jus de tige

2

2,8

Morsure de serpent

1

0,9

Tubercules

2

2,8

Mort né

1

0,9

Bourgeon

1

1,4

Modes de préparation des remèdes

Macération

36

51,4

Latex

1

1,4

Décoction

18

23,3

Tige

1

1,4

Broyage

16

22,9

Plante entière

1

1,4

Mode de conservation

Sous forme de poudre

65

92,9

Sous forme liquide

1

1,4

Autre forme

4

5,7

Voie d’administration

Orale

116

96,7

Parantérale

1

0,8

Autres modes

3

2,5

Il ressort de ce tableau que les 54 espèces végétales recensées au cours de l’enquête ethnobotanique, sont réparties en 24 familles dont trois sont les plus représentées : les Asteraceae (16,7%), les Fabaceae (14,8%) et les Euphorbiaceae (13,0%). Ces familles rassemblent plus de 44,4 % des espèces recensées dans le traitement des maladies des chèvres.

Les espèces végétales ont été identifiées en langues locales incluant le swahili (35,0%), tabwa (28,3%), luba (18,3%), kibembe (15,0%), holoholo (1,7%) et kirega (1,7%).

Par rapport aux parties les plus utilisées des végétaux, les résultats présentés dans le tableau 5 montrent que les diverses parties des plantes sont couramment utilisées dans les remèdes, avec en tête les feuilles (52,1%) suivies par les racines (23,9%), les graines (7,5%) alors que les autres parties sont utilisées à la fréquence de moins de 5%. Ce tableau montre aussi que le mode de préparation des vermifuges traditionnels pour les caprins est la macération (51,4%), suivi de la décoction (25,7%) et le broyage (22,7%), essentiellement administré par voie orale (96,7%).

Généralement les plantes médicinales sont utilisées à l’état frais ; le tableau 5 ci-dessus montre qu’en cas de conservation, la poudre reste le mode usuel de conservation (92,9%), alors que la forme liquide l’est à 1,4% seulement et les autres formes à 5,7%.


Discussion

Identification des utilisateurs des plantes antiparasitoses gastro-intestinales des caprins

La tranche d’âge des utilisateurs des plantes antiparasitoses gastro-intestinales des caprins varie entre 22 et88 ans avec une moyenne d’âge de 47±11 ans ; ceci montre que les utilisateurs de la phytothérapie vétérinaire sont des personnes ayant une maturité et une expérience en la matière. Ces résultats sont conformes à la structure d’âges sur l’échantillon cible, présenté dans les recherches de Tamboura et al (1998) et celles de Kaboré (2009) qui ont trouvé que la classe d’âge des enquêtés varie entre 20 à 69 ans au Burkina-Faso et au Sénégal dans des études presque similaires auprès d’éleveurs de chèvres.

Le même tableau indique aussi une faible représentabilité des femmes parmi les enquêtés, 88 soit 33,8%. Ce nombre relativement minime de femmes comme praticiennes et éleveuses dans l’échantillon pourrait s’expliquer par le fait que dans la zone concernée par l’étude, elles sont rarement propriétaires d’animaux comme l’ont mentionné Tamboura et al (1998) et Kaboré (2009) dans leurs études.

En ce qui concerne le niveau d’instruction, nous avons dénombré 200 personnes alphabétisées, soit 74,6% des enquêtés (des niveaux primaire, secondaire et supérieur) contre 25,4% d’analphabètes. Ces résultats obtenus sont tout à fait différents de ceux des enquêtes de Tamboura et al (1998) qui affirment que seuls 5 % de leur échantillon des personnes enquêtées au Burkina Faso savaient lire et transcrire, tandis que les 95 % étaient des analphabètes. Ceci pourrait être dû au fait que l’aire d’étude présente reste parmi les zones les plus couvertes par les écoles de la république démocratique du Congo.

Les personnes interrogées appartiennent aux différentes tribus vivant dans le territoire de Kalemie et de Moba dont les principales sont par ordre d’importance : Tabwa, Bembe, Luba, Holoholo, Mbote et Fuleru. La majorité d’entre eux (plus de 72%) disent avoir acquis leurs connaissances sur les plantes de leurs parents et des anciens utilisateurs et 11,9% des tradipraticiens. Ces observations rejoignent les résultats obtenus par Tamboura et al (1998), Rumenera (2006) et Muhire (2007) pour la transmission de savoir des plantes médicinales. En effet, selon la littérature de ces chercheurs, dans 80 % des cas, le savoir de la phytothérapie provient du père, tandis que pour 18 % des cas, la connaissance a été acquise auprès d’autres éleveurs praticiens. Chez les Peuls en particulier, tous (100 %) affirment avoir appris de leur père (Tamboura et al1998).

Identification des pathologies des caprins dans l’aire d’enquête

En rapport avec les pathologies, 86,3% des enquêtés (tableau 2) ont reconnu que leurs chèvres tombaient fréquemment malades. Pour ce faire, les enquêtés ont indiqué qu’ils soignent généralement leurs chèvres eux-mêmes (81,3% des interrogés), 12,9% des enquêtés recourent aux tradipraticiens et seulement 2,2% aux vétérinaires. Ces résultats sont différents de ceux trouvés par Kone et ses collaborateurs (2002) qui ont montré en Côte d’Ivoire que 43% des personnels soignants sont vétérinaires. Pour Brunet (2008), de nombreux éleveurs utilisent abusivement des produits vétérinaires en milieu paysan africain, par méconnaissance et par manque de personnel vétérinaire, ce qui aggrave l’apparition des souches résistantes suite à un traitement et usage répété des antibiotiques en élevage de chèvres.

Les parasitoses gastro-intestinales viennent en troisième rang des pathologies les plus fréquentes (72,1%) après les dermatoses (93,4 %) et les diarrhées (88,5%) (Tableau 2).Cette fréquence est presque identique à celles trouvées par Rivard (1992) et Kone et Kamanzi (2006) dans de nombreux villages de la Côte d’Ivoire.

Selon les enquêtés, les parasitoses gastro-intestinales se traduisent par de la diarrhée, amaigrissement, ballonnement du ventre, baisse de l’appétit, mauvaise texture des poils, faible croissance et parfois élimination de vers dans les matières fécales (Tableau 3). Cette description est identique à celle mentionnée par de nombreux auteurs sur les signes symptomatiques des parasitoses gastro-intestinales chez les caprins (Fillet 1981 ; Graber et Perrotin1983 ; Lancelot et al 2007).

Parmi les pathologies les plus meurtrières, les parasitoses gastro-intestinales (avec diarrhée surtout) viennent en tête suivies de la gale. Ces résultats sont conformes à ceux reportés par Brunet (2008) dans sa thèse sur les mécanismes d’action antiparasitaire de plantes riches en substances polyphénoliques sur les nématodes du tube digestif des ruminants.

Le tableau 2 montre aussi que dans 33,2% des cas les enquêtés ne recourent à aucun traitement pour soigner leurs chèvres ; 25,7% font appel aux plantes médicinales et seulement 17,2% des enquêtés utilisent des produits vétérinaires. Ces résultats corroborent les observations de plusieurs auteurs qui affirment que les populations des pays en voie de développement recourent plus à l’ethnomédecine par les plantes qu’à la biomédecine tant pour se soigner eux-mêmes que traiter leurs animaux (Tamboura et al 1988 ; Ba 1996 ; Kone et Kamanzi 2006 ; OMS 2012).

Identification des principales plantes médicinales antiparasitaires

Au cours des enquêtes, des informations sur 54 espèces végétales ont été récoltées. Ces plantes sont réparties en 24 familles dont trois familles sont les plus représentées, à savoir: les Asteraceae (16,7%), les Fabaceae (14,8%) et les Euphorbiaceae (13,0%). Ces familles rassemblent 44,4 % des espèces recensées. Ces familles sont reconnues dans d’autres pays d’Afrique comme des familles de plantes anthelminthiques utilisées dans le traitement des parasitoses gastro-intestinales des chèvres et des humains (Latham etal 2006 ; Lejoly et al 1994 ; Bizimana 1994 ; Keïta et al1999 ; Hounzangbe-Adote et al 2008 ; Fayer2010).

Dans notre étude, il apparait que les plantes utilisées le sont à une fréquence qui ne dépasse pas 20% ; ceci montre que les plantes sont diversement utilisées selon les lieux, les ethnies ou cultures et montre le caractère familial de la transmission des connaissances en ethnomédecine comme l’ont relevé plusieurs études (Baerts et Lehmann 1993 ; Ba 1996 ; Tamboura et al 1998).

Sur le plan thérapeutique, certaines plantes recensées notammentVernonia amygdalina (véronie commune, Asteraceae), Melanthera albinervia Subsp acuninata (synonymeAspilia africana (Asteraceae), Conyza sumatrensis (vergerette de Sumatra, Asteraceae), Carica papaya (papayer, Caricaceae), Duranta erecta (vanillier de Cayenne, Verbenaceae), Vitex thomansii (Verbenaceae),Cucurbita moschata (courge musquée, Curcubitaceae), Piliostigma thonningii (Fabaceae), Euphorbiahirta (petite euphorbe, Euphorbiaceae), Tephrosia vogelii (téphrosie de Vogel, Fabaceae), Senna alata (dartier, Caesalpiniaceae) posséderaient des propriétés anthelminthiques puissantes et antidiarrhéiques chez les chèvres (Wrangham et Nishida 1983 ; Huffman et al 1996 ; Krief 2003 ; Alvinerie 2004 ; Kone et Kamanzi 2006 ; Brunet 2008; Sereme et al 2008 ; Fayer 2010 ; Camara 2011 ; Okombe 2011 ; Ngoy2012 ; Okombe et al 2013).

Les vertus médicinales reconnues à ces plantes pourraient être imputables aux diverses substances chimiques qu’elles contiennent notamment des alcaloïdes, des flavonoïdes, des saponines, des tannoïdes et des terpénoïdes (Rhayour 2002 ; Bonnet et al 2006 ; Monolaraki 2011).

Par rapport aux parties les plus utilisées des végétaux, les résultats présentés dans le tableau 5 montrent que les diverses parties des plantes sont couramment utilisées dans les remèdes, avec en tête les feuilles (52,8%) suivies par les racines (23,6%) alors que les graines (6,9 %), l’écorce de tige, les tubercules et bulbes (2,8% chacun) sont les parties les moins utilisées. Ces résultats rejoignent ceux de Kone et Kamanzi (2006) et de Robes (2007) qui affirment qu’il existe différentes parties de plantes qui sont utilisées en médecine traditionnelle vétérinaire. Pour ces auteurs, le pourcentage d’utilisation de ces différentes parties montre que les feuilles et les racines sont les plus utilisées.

Concernant les modes de préparation ou formes galéniques des remèdes (Tableau 5), la macération est le mode le plus utilisé (51,4%). Le mode de conservation majoritaire est la poudre (92,9%) et la voie orale est le mode par excellence d’administration des doses aux animaux dans la zone d’enquête (96,7%). Ces observations corroborent celles de Kabore et ses collaborateurs (2007) qui affirment également dans leurs enquêtes que les formes galéniques des remèdes les plus utilisées par les tradipraticiens sont la macération et la poudre à incorporer dans la ration de l’animal. Ces résultats sont aussi identiques à ceux trouvés par Duval (1994) et Brunet (2008) ; selon leurs résultats, la voie orale apparaît comme le moyen le plus facile et direct d’administrer les produits phytothérapeutiques en médecine traditionnelle vétérinaire.


Conclusion

Les plantes recensées pourraient servir de base pour des études phytochimiques et biopharmacologiques pour la découverte des nouvelles molécules alternatives aux anthelminthiques de synthèse.


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Received 17 September 2016; Accepted 27 January 2017; Published 1 March 2017

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