Livestock Research for Rural Development 29 (11) 2017 Guide for preparation of papers LRRD Newsletter

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Effets d’un croisement D’man x Ouled Djellal sur la reproduction des brebis et la croissance des F1 (première lutte)

M Adaouri, H Mefti Korteby1, S Triki, M Lebied2, S Djouadi1, N Balouli1 et L Sebbag2

Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie (ENSA), El-Harrach Alger
madaouri@gmail.com
1 Faculté des Sciences de la Nature & de la vie, Département de Biotechnologie, Université Saad DAHLAB Blida -1-
2 Institut Technique des Elevages (ITELV), Alger

Résumé

L’objectif de cette étude était de contrôler les performances de reproduction chez des brebis Ouled Djellal (race au bon gabarit) croisées avec des béliers D’man (race très prolifique, mais de petite taille) et les performances de croissance de leurs descendants F1. Elle s’est déroulée à la station expérimentale de l’ITELV (Institut technique des élevages) de Baba Ali (Alger) au printemps. Les femelles ont été synchronisées par blocage du cycle en phase lutéale par du FGA et de la PMSG. La lutte était libre : les mâles ont été présentés 48 heures après le retrait des éponges pendant deux jours.

Les résultats de reproduction obtenus ont été les suivants :

Les naissances simples ont dominé avec 77,0 % contre 23,0 % de naissances multiples. Le taux de sevrage a été de 79,5 %.

La croissance des agneaux a été suivie de la naissance au sevrage (3 mois). Les paramètres pondéraux s’établissent comme suit :

Le résultat global est un poids vif total au sevrage intermédiaire entre celui obtenu par les 2 parents, inférieur à celui de la race Ouled-Djellal.

Mots clés: Algérie, croisement génétique, hétérosis, ovin, vigueur hybride


Effect of crossing D’man rams with Ouled Djellal ewes on reproductive performance and lamb growth

Summary

The objective of this research was to record the reproductive performance of the sheep breed (Ouled Djellal) crossed with D’man rams (very prolific but small breed) and the growth’parameters of their lambs. It was carried out at the experimental station ITELV (Technical Institute of Livestock) of Baba Ali (Algiers) in spring. Ewes were synchronized by blocking the cycle in luteal phase, using the FGA and PMSG. The mating was free. The ram was presented 48 hours after sponge removal and remained in contact with ewes during two days.

About reproductive parameters, the results were: 75.5% fertility rate,  86.7% fecundity rate, 115 % for the prolificacy rate.  Single births dominated with77.0% against 23.0% for multiple births. The weaning rate was 79.5%. The mean live weight for lambs at birth ws 4.0 ± 0.8kg; and at weaning 16.7 ± 3.6 kg. The mean daily gain from birth to weaning was 141.5 ± 37.2g. The mean weight productivity at weaning (90 days) 1,328 kg per 100 ewes lambing. The overall result was a total live weight at weaning intermediate between that obtained by both parents.

Key words: Algeria, crossbreeding, heterosis, hybrid vigor, sheep


Introduction

L'élevage ovin est essentiellement pratiqué en extensif ou semi-intensif dans les hauts plateaux et au niveau de la steppe. Il offre une possibilité d’emploi importante à la population rurale. L'élevage ovin, par excellence, participe à l'approvisionnement du pays en viande rouge, comme il assure une trésorerie permanente pour la majorité des éleveurs.

La population ovine Algérienne est constituée de plusieurs races, connues toutes pour leur adaptation à leur biotope. Cependant, cette biodiversité présente une importante hétérogénéité, de médiocres performances et une faible rentabilité. Cette dernière se mesure par la productivité numérique et pondérale du troupeau. Elle est la résultante de la fertilité et la prolificité des brebis, la croissance et la viabilité des agneaux et le nombre d’agnelages par an.

L’amélioration génétique des caractères quantitatifs peut être faite par sélection ou par croisement (Bonnes et al 1991). Le choix d’une voie plutôt qu’une autre dépend de l’héritabilité ou de la nature génétique du caractère (Minvielle 1990). Le progrès génétique réalisé par la sélection sur la prolificité est faible ; il est de l’ordre de 0,018 agneau né/brebis/an (Bradford 1985). Le choix de la sélection pour les caractères de reproduction est dissuasif. La méthode d’amélioration de la prolificité la plus persuasive est le croisement génétique. Elle permet l’association des caractères complémentaires et le phénomène d’hétérosis qui s’exprime principalement sur les qualités de reproduction (fertilité, prolificité) mais aussi sur la vitesse de croissance.

La race ovine la plus importante en nombre et la plus appréciée en Algérie demeure la race Ouled Djellal. Elle est exploitée essentiellement pour la production de viande ; celle-ci présente des performances de croissance très acceptables. Cependant, sa productivité numérique est faible.

À l’échelle nationale, la race D’man, présente des performances de reproduction exceptionnelles (en moyenne 1,8 agneau par portée) contre 1,0 pour les autres races locales.

Pour améliorer la prolificité de la race Ouled Djellal, un essai de croisement des femelles Ouled Djellal et des mâles D’man a été réalisé à la ferme de démonstration et de production de semences (FDPS) de Baba Ali (Alger) de l’Institut technique des élevages (ITELV). Le choix de ces deux races est amplement justifié par leur complémentarité.

Les résultats obtenus sur les performances de reproduction (fertilité, prolificité, …) ont été mesurés chez les parents, et les performances de croissance des agneaux de la naissance au sevrage ont été contrôlées chez les F1.


Matériel et méthodes

L’étude a été réalisée à la ferme de démonstration et de production de semences (FDPS) de Baba Ali (Alger) de l’Institut Technique des Elevages (ITELV).

Les animaux
Les femelles

L’étude a porté sur 45 brebis de race Ouled Djellal (Figure 1a), âgées de 3 à 10 ans et de poids moyen de 54 kg à la lutte avec une note d’état corporel moyenne de 2,66. Elles ont été identifiées et réparties en 4 blocs aléatoires complets afin d’obtenir une répétition des données.

a. Femelle Ouled Djellal b. Mâle D’man c. Croisés (descendants)
Figure 1. Phénotypes des animaux expérimentaux

Les animaux ont été élevés en bergerie expérimentale de l’ITELV, dans des enclos à sol cimenté et paillée, munis d’abreuvoir et d’une mangeoire. La surface de l’enclos est d’environ 21 m2.

Les mâles

Les 4 mâles utilisés étaient de race D’man (Figure 1b), nés dans la ferme. Ils ne présentaient aucune pathologie générale ou spécifique de leurs appareils génitaux. Ils avaient un âge moyen de 5 ans, un poids moyen de 59,2 kg et une note d’état corporelle moyenne de 3,0.

Conduite de la reproduction

La méthode de synchronisation des chaleurs utilisée est celle décrite par Cognie (1988). Elle consiste à l’utilisation d’une éponge vaginale imprégnée de 40 mg de FGA (Acétate de Fluoro Gestone) pendant 14 jours puis une injection intramusculaire de 300 UI PMSG (gonadotrophine sérique de jument gravide) au moment du retrait de l’éponge.

Le bélier (un pour 11 brebis) a été introduit dans l’enclos 48 heures après le retrait de l’éponge et y a séjourné pendant 48 heures ; il a été réintroduit 15 jours après la première saillie pendant 48 heures pour d’éventuels retours en chaleur.

Le croisement génétique mis en place est rapporté à la figure 2.

Figure 2. Schéma de l’essai
Conduite de l’alimentation
Alimentation des brebis

L’alimentation utilisée dans notre essai était composée de foin d’avoine, d’orge en vert, de paille de céréale et de concentré. Le concentré était composé de maïs, de soja, de son de blé, d’avoine et d’un complément minéral et vitaminique (A, D3, E).

Les femelles ont été préparées à la lutte par application du flushing : une complémentation de 500 g de concentré/tête/jour (15 jours avant et durant toute la période de lutte) et en fin de gestation par le steaming, qui consiste à l’amélioration de la qualité d’aliment distribué au dernier tiers de gestation par l’addition de 400 g de concentré/tête/jour au quatrième mois de gestation et 500 g de concentré/tête/jour au cinquième mois de gestation. La ration était distribuée deux fois par jour (9h et 16h). Des pierres à lécher ont été laissées à volonté durant la période de lactation (Figure 3).

Figure 3. Calendrier d’alimentation et de reproduction des brebis
Alimentation des béliers

Quatre semaines avant et durant toute la période de lutte, les béliers ont bénéficié d’une complémentation de 600 g de concentré/animal/jour et de foin d’avoine comme ration de base à volonté. En dehors de cette période, les béliers ont été maintenus à l’entretien avec une ration à base de foin d’avoine distribué à volonté et complémenté par 100 g de concentré/tête /jour.

Mesures et calculs

Les poids à 10, 30, 60 et à 90 jours ont été calculés par interpolation linéaire en utilisant les pesées prises avant et après l’âge type considéré.

Le Gain Moyen Quotidien a été calculé selon la formule suivante :

GMQ (n_n+1)= (Poids à Jn+1 - Poids n) / période de mesure.

Paramètres de reproduction

Les paramètres de reproduction calculés ont été :

Taux de fertilité = Nbre de femelles gestantes / Nbre de femelles mises à la lutte × 100.

 Taux de fécondité = Nbre d’agneaux nés / Nbre de femelles mises à la lutte × 100.

 Taux de prolificité = Nbre d’agneaux nés / Nbre de mise bas × 100.

 Taux de sevrage = Nbre d’agneaux sevrés / Nbre d’agneaux nés × 100.

 Productivité numérique = Nbre d’agneaux sevrés / Nbre de femelles mises à la lutte ×100.

Productivité pondérale au sevrage (kg) = Poids moyen au sevrage × Taux de sevrage.

Effet d’hétérosis

L’hétérosis est calculé comme suit (Bonnes et al 1991) :

H = MF1 – MP d’où :

MF1 = moyenne à la première génération ;

MP = moyenne des performances des parents en races pures, peut être évaluée en tenant :

MP = 1/2 (MP1+MP2) ; MP1 = performance de race 1 ; MP2= performance de race 2.

Analyses statistiques

Les moyennes, les écarts types et les pourcentages ont été élaborés par Excel (2007).


Résultats et discussion

Effet du croisement sur les paramètres de reproduction

Les différents paramètres de reproduction enregistrés dans notre essai sont consignés dans le tableau 1.

Tableau 1. Paramètres de reproduction du troupeau expérimental.

Paramètres

Taux

Taux de fertilité

75,5 %

Taux de fécondité

86,7 %

Taux de prolificité

115 %

Taux de sevrage

79,5 %

Taux de productivité numérique

68,9 %

Productivité pondérale au sevrage pour 100 brebis et par agnelage (kg)

1 328 kg

Les brebis Ouled Djellal utilisées dans ce croisement présentent un taux de fertilité de 75,5 % et une fécondité de 86,7 %, ces taux se révèlent faibles par rapport aux potentialités de la race Ouled Djellal en race pure qui sont respectivement de 86 % et 110 % (Chellig 1992).

Cependant, (Benyoucef 1994) enregistre une chute remarquable des deux paramètres chez les brebis Ouled Djellal croisées avec les béliers des races importées, tel que le Mérinos, Ile de France et Texel. Il rapporte une chute de la fertilité de 35 %, 46,2 % et 40 %, respectivement. Le taux de fertilité observé dans cet essai est inférieur à celui de la race Ouled Djellal pure rapporté par Bouafia et Lamara (2009) (80 %) et à celui obtenu par Safsaf et Tlidjnane (2010) au niveau de la steppe algérienne (79 %).

Les paramètres de reproduction sont faiblement héritables. Ils sont fortement influencés par les facteurs du milieu. Cependant, les croisements sont reconnus capables d’améliorer cette catégorie de caractères, dont les résultats seront observés chez les descendants par un phénomène de superdominance (les croisés sont meilleurs que leurs parents).

La fécondité obtenue est de 86,7 % pour l’ensemble du troupeau. Cette valeur est supérieure à celle rapportée par Harkat et Lafri (2007), Berarma et Bouaouane (2007) et Mamine (2009) avec respectivement 75, 70 et 66 %. Ce taux de fécondité est inférieur à celui de la race pure Ouled Djellal enregistré par Dekhili (2002) et Lamrani et al (2008) qui rapportent respectivement des taux de 110 % et 128 %. Selon Harkat et Lafri (2007), les fluctuations environnementales de l’animal (entretien, alimentation, stress, l’absence de flushing) pourraient être à l’origine des résultats insatisfaisants de la fécondité. Ils rapportent également qu’un traitement hormonal de 500 UI de PMSG pourrait améliorer significativement la fécondité.

La prolificité de 115,0 % observée dans notre essai est supérieure à celle obtenue par Lamrani et al (2008) qui ont enregistré des taux de 100, 110 et 100 % respectivement pour les luttes de printemps, d’été et d’automne. Elle est également supérieure au taux de 110 % obtenu par Safsaf et Tlidjnane (2010). Cette valeur est également supérieure aux taux rapportés par ITELV (2001) et Dekhili (2002 et 2004) soit un taux respectif de 111 et 110 %. Par contre, notre valeur apparaît plus faible que celles enregistrées par Yakhlef et al (2000) et Dekhili et Aggoun (2007) qui rapportent des valeurs de 120 et 123 % respectivement.

La race D’man est considérée comme une race très prolifique et présente des performances de reproduction exceptionnelles. Lahlou-Kassi et al (1989), El Dhaoui (2004) et El Fadili et Boulanour (2005) ont obtenu des taux respectifs de 250 %, 243 % et 260 %.

Le sevrage des agneaux a été effectué à 90 jours d’âge avec un taux de sevrage de 79,5 %. Le taux de sevrage est fonction du taux de mortalité (naissance – sevrage).

Le taux de mortalité est inversement proportionnel à l’âge. Le taux le plus élevé de mortalité est enregistré durant la première semaine de vie (10,3 %) où il dépasse la norme conventionnelle de 5 % (tableau 2).

Tableau 2. Effectifs des agneaux selon le sexe, le mode de naissance et la mortalité.

Paramètres

Sexe

Mode de naissance

Mortalité (% par semaine)

Nombre d’agneaux

Mâle

Femelle

Simple

Double

Triple

1ère

2 – 4

+4

39

43,6 %

56,4 %

76,9 %

15,4 %

7,7 %

10,3

7,7

2,6

Malgré que les croisements sont reconnus favorables à la vigueur des hybrides, ce fort pourcentage de mortalité est sans doute lié à un steaming non efficace et à une complémentation inappropriée aux mois d’août et de septembre qui se répercutent sur une production laitière insuffisante. Le taux de mortalité est de 7,7 % entre les 2-4 semaines d’âge et 2,6 % au-delà de 1 mois. Le taux de viabilité obtenu est de 79,5 %. Celui-ci diffère cependant selon certains critères. Ainsi les agneaux qui ont un poids à la naissance élevé (4 kg et plus) manifestent un taux de viabilité de 100 %. Le croisement permet une meilleure viabilité (Mefti-Korteby 2012, Mefti-Korteby et al 2013) ; cependant, d’autres facteurs environnementaux peuvent être à l’origine des mortalités. Parmi ces facteurs qui influencent les paramètres de reproduction, on cite l’âge des brebis, la parité et la note d’état corporel. Cette dernière s’avère le facteur le plus influent et intimement liée à l’alimentation.

Pour la race Ouled Djellal, (Dekhili 2003), (Dekhili et Aggoun 2005) et (Merghem 2008) rapportent des taux de sevrage respectifs de 82,5, 80 et 88 %. Ce taux est de 79 % pour Berarma et Bouaoune (2007).

Pour La race D’man, (Boujenane et Kansari 2002) rapportent un taux de sevrage de 83 %, il est de 84,7 % pour El Dhaoui (2004).

Le taux de productivité numérique enregistré dans notre essai est de 68,9 %. (Dekhili 2002) indique une fourchette comprise entre 99 et 105 % alors que Berarma et Bouaoune (2007) et Merghem (2008) rapportent des taux respectivement de 98 % et 99 %.

La productivité pondérale pour 100 brebis et par agnelage à 90 jours (3 mois) enregistrée dans notre essai est de 1 328 kg, ce qui est inférieur à celle de la race Ouled Djellal (1 393 kg) et supérieur à celle de la race D’man (1 317 kg). Cependant l’hétérosis est négatif (-27 kg) alors qu’il devrait être positif ; ceci est dû à un taux de mortalité très élevé. Ce paramètre pourrait normalement être amélioré à partir de la première génération et en améliorant l’alimentation.

Le sexe des agneaux nés au sein du troupeau est de 43,6 % de mâles et 56,4 % de femelles. Pour le mode de naissance, le taux d'agnelage simple est prépondérant (76,9 %) par rapport aux doubles (15,4 %) et aux triples (7,7 %).

Effet du croisement sur l’évolution des poids et la croissance des agneaux de la naissance au sevrage

Les moyennes pondérales globales obtenues lors de l’expérimentation sont de 4,0 kg à la naissance, 5,9 kg à 10 jours, 9,1 kg à 30 jours, 12,8 kg à 60 jours et 16,7 kg à 90 jours d’âge (Tableau 3).

Tableau 3. Evolution des poids des agneaux de la naissance au sevrage.

Poids (kg)

Naissance

10 j

30 j

60 j

90 j

Moyenne (kg)

4,0

5,9

9,1

12,8

16,7

Ecart type

0,8

1,6

1,8

2,6

3,6

(Bouafia et Lamara 2009) enregistrent des moyennes de 3,3 kg à la naissance, 8,2 kg à 30 jours, 12,5 kg à 60 jours et 16,3 kg à 90 jours chez la race Ouled Djellal.

Plusieurs auteurs ayant étudié ces paramètres, ainsi Dekhili (2004) rapporte des valeurs de 3,7 kg à la naissance, 9,7 kg à 30 jours, 13 kg à 60 jours et 17,8 kg à 90 jours. (Merghem 2008) obtient des moyennes de 3,5 kg à la naissance, 9,2 à 30 jours, 12,9 kg à 60 jours, 16,1 kg à 90 jours et 20,2 kg à 120 jours et (Laib et Yahi 2008) rapportent des poids de 3,9 kg à la naissance, 8,4 kg à 30 jours, 12,6 kg à 60 jours, 16,1 kg à 90 jours et 19,6 kg à 120 jours.

ITELV (2001) indique que le poids à la naissance de la race Ouled Djellal est de 3,5 kg, il est 12 kg à 30 jours et 26 kg à 120 jours.

Les potentiels de la race Ouled Djellal rapportés par Chellig (1992) sont de 3,6 kg à la naissance et 30 kg à 4 mois d’âge.

Concernant la race D’man, les moyennes globales du poids obtenus par Bouix et Kadiri (1975) sont de 2,3 kg à la naissance, 6,8 kg à 30 jours et 17,1 kg à 90 jours.

Les potentiels de cette race sont de 2,5 kg à la naissance pour les naissances simples, 1,8 kg pour les naissances doubles ou triples) et le poids à quatre mois d’âge est de 15 kg (Chellig 1992).

Le poids des croisés obtenu dans nos essais est proche de celui des meilleurs des parents soit la race Ouled Djellal.

Effet du croisement sur le gain moyen quotidien des agneaux de la naissance au sevrage

Tableau 4. Moyennes globales des GMQ des agneaux sur différentes périodes.

GMQ

0-10 j

10-30 j

30-60 j

60-90 j

0-90 j

Moyenne (g)

186

164

122

131

141

Ecart type

130

54

43

43

37

Le gain de poids le plus important est enregistré pour la période allant de 0 à 10 jours (186 g/j) et diminue à partir de la deuxième semaine jusqu’au sevrage. Les vitesses de croissance sont de 164, 122 et 131 g/j respectivement pour les périodes de 10-30 j, 30-60 j et 60-90 j.

(Jarrige 1988) a montré qu’au cours du premier mois, l’alimentation des agneaux est exclusivement à base de lait maternel. Au delà de cette période lactée, (Soltner 1993) indique une diminution des gains moyens quotidiens progressivement en fonction de la qualité des aliments.

Les gains moyens quotidiens des agneaux Ouled Djellal ont fait l’objet de plusieurs études, notamment (Chikhi et Boujenane 2003 et 2004) qui enregistrent un GMQ de la naissance à 30 jours d’âge de 224 g/j et 213g/j respectivement et (Merghem 2008) rapporte des vitesses de croissance de 159 g/j (0-30 j) ; 125 g/j (30-60 j), 105 g/j (60-90 j) et 138 g/j (90-120 j).

(ITELV 2001) indique que les GMQ standard de la race Ouled Djellal s’établissent entre 233 à 300 g/j (0-30 jours) et 120 à 140 g/j (0-90 jours).

Les gains moyens quotidiens des agneaux de la race D’man sont moins importants que ceux des agneaux de la race Ouled Djellal. (Bouix et Kadiri 1975) enregistrent des GMQ de 150 g/j et 172 g/j respectivement de la naissance à 30 jours d’âge et de 30 à 90 jours.

L’évolution des gains moyens quotidiens diffère dans le temps entre la race Ouled Djellal et la race D’man, qui sont principalement des races à vocation différente, l’une bouchère et l’autre prolifique. Cette dernière, à portées nombreuses, présente une croissance faible en première phase, puis elle augmente lorsque les agneaux se rapprochent du sevrage.


Conclusion générale


Références bibliographiques

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Received 12 July 2017; Accepted 28 September 2017; Published 2 November 2017

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